Les films australiens sont toujours particuliers dans la mesure où il se dégage pour une majorité d'entre eux (seul certaines oeuvres de Peter Weir font exception) une atmosphère poisseuse, qui nous fait ressentir les 40 degrés à l'ombre, le besoin de fraîcheur et d'une bière. Wake in Fright, lui, ne fait pas pas exception à cette règle.
Véritable bijou existentialiste, ce film du réalisateur de Rambo, a connu un sacré périple avant d'atterrir dans une belle édition Blu-Ray. Longtemps perdu pour être enfin restauré, l'oeuvre nous plonge dans l'outback australien, dans un petit village paumé. L'instituteur en place a droit à ses vacances de Noël et compte bien rejoindre Sydney. C'était sans compter un arrêt dans la "ville" du coin.
Là-bas, c'est la rencontre de personnages très "natures", simples, rustres, se laissant aller à leurs instincts les plus bas. Pour l'homme de la ville qu'est John Grant, ça s'apparente surtout à un cauchemar.
Kotchieff multiplie les fausses pistes et les doubles lectures. Là où l'homme de la ville verra des personnes grossières et envahissantes, l'homme du Bush verra des personnes accueillantes et bonnes vivantes. Et il existe d'autres situations de la sorte, comme celle de cette femme que l'on croit abusée par les hommes mais qui serait en fait une nymphomane consentante quand on la voit se jeter sur ce pauvre Grant.
Un Grant qui se laissera lui aussi aller à des instincts primaires.Le film propose également une incroyable et réelle chasse aux kangourous. Quelque chose qui serait totalement impensable aujourd'hui.
Bref, Wake in Fright est une réussite, une pépite venue d'Océanie qui serait bien dommage de louper. Pour autant que vous accrochiez à cette ambiance si particulière.