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Mince que voilà un film atypique, conseillé par le plus rose des poneys, le Pinku-sensei Kenshin. Fort est de saluer que le trublion à crinière a eu du naseau en me proposant de me lancer dans une œuvre forte, brutale, pour une expérience à la fois sale gênante et jouissive.


S'il y a bien un premier point à signaler sur l’œuvre entière, c'est son ambiance générale brulante, étouffante, à la limite constante de l'apoplexie et de la déshydratation. Cet état va peser tout le long du film comme un fardeau sur les épaules du principal protagoniste. Tout semble avoir été fait pour ressentir un sentiment de claustrophobie face à l’espèce de Las Vegas australien que constitue le cadre principal du film. Il est question ici d’accomplissement, d’espoirs, et de volontés personnelles. Quand un professeur d’école complètement désillusionné par son métier s’en compte bien profiter de ses vacances pour revivre un peu en repensant à ce qui l’a enfermé dans son métier abrutissant.
Et quoi de mieux qu’une ville du jeu peuplée de gens acquis à la très sainte cause de l’éclate totale pour passer des vacances inoubliables ? Sorte de microcosme de la perdition, la ville dont il est question ici (Yanna) constitue un monde à part, vivant au travers de ses principaux individus comme les reflets quelque peu exacerbés des volontés du personnage principal profondément terre-à-terre et cartésien.


Wake in Fright, c’est un peu la marche dans le désert de la conscience à l’image de son affiche. Profondément introspectif dans son fond, il est néanmoins très extraverti dans sa forme, présenté comme une réflexion sur l’individu relâché dans sa décadence telle une décente aux enfers cathartique.Et non je n'ajouterai pas plus d'informations sur les fameuses scènes qui valurent un oubli relatif auprès du grand public, tout a été déjà dit à ce sujet.


Mais tous ces beaux mots pour obtenir quoi au juste ? Le tout est très brutal et expansif, multipliant les moments de délires, les scènes choc et les péripéties à l'ambiance saturée et déviante pour obtenir une espèce de Bergmann qui aurait rencontré David Fincher sous un soleil de plomb. Au final un film plutôt terrifiant.

Crillus
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le 14 mai 2015

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Crillus

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