Le nom de Coralie Fargeat est sur toute les lèvres en ce moment depuis un passage plus que remarqué au dernier festival de Cannes où elle a présenté son nouveau film intitulé The Substance est qui est sans doute un des meilleurs films de 2024. C'est donc naturellement que son premier film est revenu un peu sur le devant de la scène, la curiosité de découvrir la première œuvre d'une réalisatrice talentueuse qui ne recule devant rien pour aller jusqu'au bout de ses idées.
Revenge est donc le premier film de Coralie Fargeat. Pour le coup, j'ai pu découvrir le film sans avoir aucune informations dessus si ce n'est cette affiche qui en dit long sur les intentions de la réalisatrice. Comme le personnage de Jen qui nous pointe avec son fusil, ici, vous ne serez pas épargné spectateurs. Au contraire, il faut le dire de suite, Revenge n'est pas à mettre devant tous les vues. Trash, violent, sexy, sanglant et sans pitié sont des termes qui qualifient bien cette plongée dans l'horreur.
Ce film est un rape and revenge. Sous genre du thriller et de l'horreur, il y en a eu beaucoup pendant une période durant les années 2000, tout comme le torture porn. Il y en a même eu beaucoup trop sans doute. Proposé un tel film à la fin des années 2010 est un sacré défi car tous les codes sont très établis et surtout, tout a été vu ou presque. Ici, la réalisatrice française nous propose une version épurée, tout dans la suggestion pour le côté rape avec une scène qui est vraiment réussi, critiquant, voir atomisant littéralement le côté inactif du monde face au viol que peuvent subir les femmes.
Cette suggestion terrible fonctionne vraiment bien, tout ce que vous verrez, c'est une main sur une vitre, rien de plus, mais le bruit finit par être masqué, comme pour se dire, bah c'est pas notre problème après tout.
Ce qui ont vu The Substance ne seront donc pas surpris de voir que la violence graphique de Coralie Fargeat est née avec son premier film. Si le côté rape est passé presque sous silence finalement, le côté Revenge lui, est d'une cruauté et d'une violence sans nom. Laissée pour morte après une chute, Jen va trouver une nouvelle force en elle, une force vengeresse qui n'a qu'un seul but: Tuer ses violeurs.
Une des caractéristiques principales de ce sous-genre est que personne ne vous entendra crier dans le côté rape mais, aussi dans le côté Revenge. C'est d'autant plus vrai ici avec une histoire placée en plein dessert avec des kilomètres de rien. Et pourtant, le terrain de jeu de Coralie Fargeat est tout de même limité. La maison occupe une place centrale dans l'histoire, comme un personnage témoin de toutes les atrocités, de la violence, du sang, de la douleur subie et endurée.
Matilda Lutz livre une performance puissante, toutes en nuances, elle ne parle presque jamais, tout passe par ses yeux, une puissance que l'on retrouvera chez Margaret Qualley dans The Substance.
Revenge s'impose comme un renouveau du genre Rape and Revenge. Coralie Fargeat offre un premier film puissant, cruel, sans limite, et d'une esthétique sans pareille. Avant la consécration, venez vivre la naissance d'une réalisatrice talentueuse qui ne recule devant rien pour aller au bout de sa pensée.