Visionné au PIFFF en décembre dernier, ce film m'a laissé un véritable arrière goût de dégoût.
Avant la projection, intervention de Coralie Fargeat arguant que son film est féministe, qu'en ces heures de changements, de libération de la parole des femmes contre l'oppression des hommes, l'héroïne de Revenge était, en gros selon elle, une héroïne toute trouvée. Et la cela change tout, pas très fan du genre RAPE AND REVENGE, je m'attend à voir un film qui bouscule les codes, mettant en avant des personnages féminin et masculins intéressants, mettant en avant non pas, comme trop souvent une nana sexy bébête face à une image de la masculinité sans relief... Mes espoirs seront tout de suite refroidis.
Alors d'un point de vue purement formel, le film est d'une beauté crasse, d'une esthétique vulgaire, d'un dynamisme télévisuel sauce NRJ12, le montage est si ce n'est ostentatoire, disons efficace pour le propos désiré, mais tout cela va avec le point de vue de la réalisatrice, faisant de la mise en scène une réussite à la hauteur de sa vision.
Ce qui pêche véritablement c'est l'écriture. Faisons l'impasse sur le script qui est véritablement mauvais, écris sur le zinc, l'oreille tendu vers les mâles du mardi matin sirotant leurs bières au bistrot du coin, en pleine discussion sur ce qu'ils feraient s'ils gagnaient au PMU. Parce que les personnages, sont écrits comme ça, ce sont de véritable beaufs, comme je n'en ai jamais vu au cinéma. Coralie Fargeat voulait de son personnage homme principal, une usine à fantasme, un mec qui ferait rêver toutes les jeunes femmes d'aujourd'hui. Alors attention le mec idéal, se balade en hélico, trompe sa femme, claque les fesses de sa jeune maîtresse dès qu'il peut, et aime la veille d'une partie de chasse entre potes, mater du catch, mater des courses de bolides, fumer des cigares, écouter de l'électro dégueulasse, encourager sa jeune maîtresse à faire un petit lap dance lite aux potos etc etc etc .... alors voilà le postulat de départ, comment ne pas tomber amoureuse d'un type aussi parfait... ? et évidemment quand les copains décident d'agresser et violer la jeune femme, et bien la solution du petit ami parfait c'est de la buter pardi, parce qu'en plus d'être une ordure sans nom, l'homme idéal est débile.
S'en suit, un revenge movie mineur, les personnages étant plus bêtes qu'effrayants et tellement mal joués ( hormis l'actrice ), ce qui fait la pâte du rape and revenge n'éclos jamais.
Je dois être sincère, s'il n'y avait pas eu l'intervention pseudo féministe de la réalisatrice, j'aurais pu vivre le film de manière plus favorable. J'aurais vu le film pour ce qu'il est, une série B très dispensable. Mais avec un message qui consiste à dire, qu'une femme ne peut s'émanciper de la domination masculine qu'en traversant les pires souffrances infligées par les hommes, c'est NON NON et RE NON. Alors oui, le mouvement #metoo est naît de la souffrance, et twitter est finalement devenu un espace de RAPE AND REVENGE. Mais, je n'en démord pas, l'image voulu de l'homme idéal décrite et assumée par la réalisatrice est à vomir et est totalement insultante, je me suis senti insulté. Et c'est insultant pour les femmes, d'où ce genre de mec devrait faire rêver la majorité des jeunes femmes aujourd'hui ?

Je suis resté jusqu'à la fin de la séance pour voir les réactions du publique, parce que l'expérience nous a été, à moi et mes compagnons de fortune extrêmement pénible. Pour indication, séance au Max Linder, cinéma sur deux étages, nous étions au deuxième, où j'ai pu y voir un rejet assez silencieux, des commentaires d'indignations rejoignant les miens. Et beaucoup d'applaudissement en contre bas, alors le niveau orchestre du cinéma rassemblait un nombre conséquent de personnes ayant participé au film, mais, le film a tout de même eu un accueil très positif d'une partie du publique, assez jeune d'ailleurs, mettant surtout l'accent sur les performances de l'actrice et sur la sexualisation de son personnage. Mais surtout un publique qui a été très touché par les notes de références du film... personnellement, par exemple, j'ai été ulcéré par les gros plans fesses de Margot Robbie et Gal Gadot ces derniers mois au ciné, je le suis tout autant pour ce film et les prises de vues faites et assumées sur l'actrice. Voilà, alors le film restera pour longtemps comme l'une des pires expériences cinéma de ma vie de cinéphile, mais au vu des différentes réceptions... je ne sais pas, allez le voir si vous avez un abonnement ciné, vous êtes toujours libre de sortir au bout de la troisième minute.
N.B.1: par contre je retiendrais vraiment le talent de l'actrice principale.
N.B.2: vrai film féministe de ce début 2018 et pas que, PENTAGON PAPERS !!


Reco : Coffy de Jack Hill avec Pam Grier https://www.youtube.com/watch?v=tyj3T7fJcvI

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le 25 janv. 2018

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