Revolt est un petit dtv très surprenant : manquant clairement de budget, il en possède tout de même suffisamment pour nous pondre de bons combats, soignés et badass. C'est un film qui a visuellement de la gueule, et pêche malheureusement par son écriture à mille lieux de ce que pouvait nous proposer et sa mise en scène, et ses effets spéciaux.
Car si le divertissement est fort appréciable, c'est une fois que l'on se concentrera plus en avant sur la profondeur de l'intrigue, sur le fond plutôt que la forme, que le bat blessera. D'une affreuse linéarité, le scénario se déroule sur une ligne droite sans savoir s'il doit tourner à gauche ou à droite, continuer sur sa lancée ou revenir en marche arrière. Rapidement perdu, tristement paumé, Revolt donne vite fait l'impression de n'avoir aucune direction vers laquelle pencher, si ce n'est un ensemble d'évènements pensés à la va-vite ou au jour le jour, sans réelle réflexion globale.
C'est ainsi que l'on notera le bordel insupportable de flash-back au final peu trépidants, plombés par les habituels clichés américains. Parce qu'ici, le monde est une fois de plus sauver par John, le soldat des forces spéciales américaines qui ne voudra laisser personne derrière lui, surtout pas les morts. Poussivement stéréotypé, le dtv de Joe Miale ne cherche clairement pas à inventer la poudre : il reprend tous les lieux communs du genre, les mixe en plaçant le tout en Afrique, espérant que l'originalité du lieu fera oublier la banalité du reste.
Étrange repompage de La Guerre des Mondes (particulièrement celui de Spielberg), Revolt réussit donc moins sa forme que son fond; plastiquement, c'est une réussite partielle dans le cinéma en général, voire même totale si l'on se concentre sur le genre de films duquel il est issu. L'on notera cependant l'affreux design des extraterrestres bipèdes, qui s'ils sont bien animés et représentés, sont designés n'importe comment. Bâclés, ils ne ressemblent à rien, si ce n'est une forme longiligne et droite, sans charisme ni possibilité d'impressionner son spectateur.
A préciser également un problème de rythme de mise en scène lors des gunfights, qui paressent tous étrangement mous tandis qu'ils sont très bien bruités et bien agrémentés de bons cgi. Détail surprenant qui pointera le bout de son nez dès l'introduction, pourtant pas si mal filmée; et c'est l'impression qui restera tout du long : c'est pas si mal, mais il manque clairement quelque chose pour que l'on puisse le considérer comme un bon film à part entière.
Pas terrible au demeurant, il affiche cependant de bonnes idées de mise en scène et des passages sentimentalement fort, portés par une superbe gestion des couleurs et des plans de caméra qui ne seraient pas sans rappeler la fin grandiose de Man of Steel, où Superman doit s'élever dans un halo de lumière pour anéantir une machine anti-gravité. L'inspiration est présente, le résultat forcément inférieur mais l'idée fait plaisir à voir.
Loin d'être véritablement mauvais, Revolt se contentera d'un "divertissant, sans plus". C'est un petit film agréable à regarder, qui n'a clairement pas pour vocation de révolutionner le genre et n'a d'intérêt que dans le moment passé loin de ses soucis quotidiens. C'est un long-métrage agréable à voir, ni trop long ni trop court, objectivement médiocre mais subjectivement fort sympathique : un bon moment en perspective, si vous êtes bon public et cherchez le divertissement avant l’objet artistique.