Probablement qu'aujourd'hui le sujet du film baignerait dans un ultra-réalisme aussi violent que complaisant. A l'inverse, le film de Paul Fejos et George Hill parait vraiment sage et largement en dessous des réalités du milieu carcéral.
Les taulards mis en scène sont pour la plupart des assassins et des crapules mais leur langage et leurs attitudes, un rien candides, ne l'établissent pas vraiment. Hormis un moment du film où Charles Boyer
s'évade et se fait reprendre
- il a vraiment tout fait pour se faire remarquer, ce qui indique bien la naïveté du film- le récit se déroule intégralement dans un pénitencier américain surpeuplé de prisonniers locaux...aux accents et aux expressions très parisiens! (car le film a été tourné en plusieurs langues)
Une séquence violente et mouvementée conclut le film; elle dévoile les mêmes carences dans la direction d'acteurs et la même candeur dans le propos. Jusqu'alors, le film est constitué de quelques considérations générales sur la condition des détenus et sur quelques psychodrames superficiels, trop communs pour qu'on s'y attarde.
Film impersonnel où on ne reconnaitra pas le style poétique de Fejos dans ses films européens postérieurs, "Big house" se regarde surtout comme une rareté et une curiosité.