Rez-de-chaussée fait partie de ces films minimalistes, fauchés dont le charme réside surtout dans leur côté un peu bancal, pas totalement maîtrisé, avec une envie de bien faire et une sincérité palpables. Je pense surtout à des films comme Shadows de Cassavetes ou A bout de souffle, quand je regarde Rez-de-chaussée, rien que ça. L'histoire donc est simple, très simple, d'autant que le film a quasiment la structure d'une pièce de théâtre (pas étonnant, il est adapté d'une pièce de théâtre mise en scène par la scénariste du film, avec qui j'ai d'ailleurs pu discuter après la projection), à savoir que chaque scène est séparé par un intertitre. Chaque intertitre indique un mois. On l'a compris, le film est donc minimaliste et ce n'est pas ce noir et blanc et ce 4/3 fauchés (mais beaux) qui viendront me faire dire le contraire.
Mais à côté de ça, je n'avais pas vu un drame romantique aussi beau depuis un bon moment. J'en suis ressorti assez bouleversé pour tout dire, d'autant que la fin est superbe. L'émotion se joue toujours, comme chez Bresson ou chez Bergman, sur la beauté d'un geste ou d'un regard. Simple, vrai, beau, voilà le credo du film. Sans oublier l'actrice principale qui est tout simplement sublime, et particulièrement sensuelle dans certaines scènes clés du film.
En bref, c'est un film qui me rappelle mon amour pour le cinéma dans ce qu'il peut offrir de plus simple, pour les actrices et pour les femmes, et pour tout ça, je lui en suis reconnaissant.