Une jeune femme s'installe dans une ville balnéaire afin de pratiquer le surf. Lors d'un incendie, elle va rencontrer un pompier, et une grande passion va les unir, jusqu'à ce qu'il disparaisse, emporté par la mer en voulant sauver des gens d'une noyade. Elle va ainsi devoir faire son deuil de son amour disparu.
Je ne connaissais pas le travail de Masaaki Yuasa, et j'ai été touché par cette histoire qui touche à la fois au personnel et au fantastique, sans trop en dire. Et j'aime de plus en plus lorsque l'animation touche à quelque chose qui pourrait être du domaine du réel, dans un sens j'en conviens. Ainsi, on a la naissance d'un couple qui s'aime, qui se ballade, qui font l'amour, qui partage des souvenirs... jusqu'à ce fameux drame, où on peut y voir une métaphore du deuil, et comment se reconstruire sinon convoquer l'être aimé. Le tout avec l'eau comme métaphore, mais tout ça de manière assez subtile, et où Hinako et Minato sont de très beaux personnages, liés par la vie et la mort. Mais l'existence de la jeune femme doit continuer...
De plus, c'est très bien animé, avec tout un travail sur les couleurs pastel ainsi que sur les perspectives qui donnent parfois un ton surréaliste à l'image de ces travellings comme filmées au fish eye, et comment ne pas craquer pour la fameuse chanson que chante régulièrement Hinako qui est comme un appel à l'être tant aimé pourvu qu'il y a de l'eau.
Le film est loin de boire la tasse, et sans ce léger triangle amoureux qu'on va voir à un moment donné et qui va partir très vite, on a là un très beau film, à la fois solaire et grave, qui surfe intelligemment sur le travail du deuil à la lisière du fantastique.