A la cour du Roi Soleil les bronzés sont bannis, et Fanny Ardant l'a bien compris qui se laisse talquer avec une grâce, que dis-je, un érotisme aussi fugace qu'insoutenable.
Oui, les camps sont clairement identifiés, oui, la conclusion est facile, mais nom de dieu, qu'ils sont beaux tous, et que leur verbe est riche !! La parodie le cède à l'emphase et c'est un régal de tous les instants, car Leconte est plus fin que Poiré et moins sinistre que Tavernier, même s'il est hâtif de les cataloguer ainsi. D'ailleurs il convient de rendre justice à Rémi Waterhouse, au scénario et aux dialogues !
Evidemment on a du mal à croire que les rhéteurs de salon pouvaient pondre des alexandrins sur commande et que tous les bons mots attribués aux personnages ont vraiment été prononcés. Mais la fable est entraînante, et si l'on se donne la peine de comparer le faste de la cour aux ors de la République, et les saillies drôlatiques aux "petites phrases", on en trouvera la morale convaincante.
Ardant Berling Giraudeau Rochefort jouent le quarté gagnant, et j'ajoute que si ce film à la théâtralité appuyée se trouvait déjà sur mon "top ten" il y a dix ans, il n'a rien perdu de son charme après re-visionnage.
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