Eh bien, contrairement à ce que je craignais, ce premier long métrage de Delphine Deloget n'est ni un mélo ni un tire-larmes. C'est un film réaliste, avec un bon scénario, finement écrit, des personnages auxquels on croit, des péripéties parfois surprenantes mais vraisemblables, et d'excellents comédiens.
Je ne suis pas un fan absolu de Virginie Efira, mais là, elle est vraiment bonne. Ses deux frères, qu'interprètent Arieh Worthalter et Mathieu Demy, sont très crédibles dans leurs rôles. Ses deux fils (le petit garçon et l'ado) sont touchants l'un et l'autre, et je dois dire que pendant tout le film, je me suis demandé qui jouait l'ado boulimique et dans quel(s) film(s) je l'avais déjà vu, pour finalement découvrir, lors du générique final, que c'était Félix Lefebvre (vu notamment dans Été 85 et Mon Crime de François Ozon), ce qui m'a stupéfié parce qu'au moment du tournage, il avait 23 ans, alors qu'il en fait tout juste quinze dans le film (et c'est pour ça que je n'arrivais pas à mettre un nom sur son visage, qui m'était pourtant familier). India Hair en représentante des services sociaux complète une distribution de grande qualité.
Sur le contenu du film, je me contenterai de ce raccourci : c'est une mère qui se bat contre l'État pour récupérer son plus jeune fils. Vous découvrirez vous-mêmes les détails de l'affaire.
Rien à perdre a été pour moi une agréable surprise, et je pense qu'il a de bonnes chances de vous plaire. Il a d'ailleurs été primé cette année (2023), tant au festival d'Angoulême qu'à celui de Deauville.
Rien à perdre, titre à première vue banal, est, quand on y réfléchit après coup , fort bien trouvé ; c'est même exactement celui qui convenait au film.