4éme opus d'une série de film d'action comiques nommée Aces Go Places ou Mad Mission débutée en 1982, qui a cartonné au box-office hong-kongais, cette fois dirigé par le très regretté Ringo Lam.
Le scénario, sous fond de vague complot international matiné de science-fiction comme d'habitude dans la série, est complétement anecdotique, mais enchaîne bien tambour battant joutes comiques et action, et c'est bien tout ce qu'on lui demande.
Nous sommes en 1986, époque où les films d'action urbains de Hong Kong sont de plus en plus impressionnants (un certains Police Story (1985) de Jackie Chan est notamment passé par là). Cela se fait ressentir tout de suite à la vision de ce 4éme opus, qui démarre très fort avec une poursuite bateau / hélicoptère qui m'a fait penser à une scène célèbre de Rambo II. Cette séquence est assez folle, et le reste du film n'est vraiment pas en reste, car bien avant un final explosif, Ringo Lam nous gratifie entre autres de cascades et combats au kung-fu, d'une grosse course-poursuite en voitures tournée en Nouvelle-Zélande. Scène totalement fun avec Sam Hui et Sally Yeh, actrice qui apporte une fraicheur vraiment bienvenue à cet épisode avec son sourire communicatif (vue par exemple la même année dans l'un des grands chefs d’œuvre de Tsui Hark, Peking Opera Blues). On apprécie aussi Sylvia Chiang dans un rôle plus sérieux où elle est régulièrement à son aise.
Je n'ose pas parler de la surprise très fun du casting au rayon des bad guys, totalement dans l'esprit des sosies de personnages cultes des autres épisodes (l'homme sans nom de Clint Eastwood, le Bond de Sean Connery,...), sauf que cette fois c'est le véritable acteur qui est casté. Savoureux.
Le film surprend aussi avec un ton un peu plus violent que les trois premiers, avec des morts gores, assez typique de Ringo Lam dont c'est pourtant la toute première incursion dans le genre action et dans un pur film de commande qui plus est.
Le seul regret que je peux émettre est parfois le mauvais goût à la limite du supportable comme cette scène avec un enfant suspendu dans le vide. Les trucages sont absolument saisissants mais font un peu froid dans le dos (comme dans Fatal Termination (1990) d'Andrew Kam). En fait les films Aces Go Places flirtent régulièrement avec une ambiance de série Z (et ce, en dépit de leur côté blockbuster local...), bien plus que dans d'autres actioners de l'ex-colonie.
On peux donc supposer que Aces Go Places IV a permis à Ringo Lam de se faire la main sur un film d'action à bon budget, et le moins que l'on puisse dire c'est que cela est réussi à ce niveau. Le réalisateur deviendra directement après l'un des maîtres du film policer à Hong Kong avec des films beaucoup plus personnels (si ce n'est LE maître) et qualitatifs, dans lesquels il est notamment réputé pour toujours extrêmement bien régler l'action sans en constituer l'élément principal de ses métrages.
Bref, après deux premiers films très moyens qui ont assez mal vieillis, et un troisième totalement barré mais trop inégal (sous la houlette de Tsui Hark qui ne supporte pas être dirigé), ce numéro 4 est probablement le meilleur segment de la saga, et saura distraire tout amateur de divertissements hong-kongais ne l'ayant pas vu.