Ce film clos en 2007 une trilogie appréciée du public, mais plutôt sous-estimé sur SensCritique : la série renouvelle pourtant le genre de l'actionner urbain, mais ce style de films a aussi moins la côte auprès des amateurs de blockbusters dans les années 2000 qui lui préfèrent désormais les adaptations de comics.
En tout cas sa mise en scène n'a de cesse de m'impressionner depuis cet été 2007. Davantage rythmé que The Bourne Supremacy ce qui paraît vraiment fou, mais le pari est pourtant relevé. Il y a débat entre lequel de ces deux derniers films dirigés par le metteur en scène britannique est meilleur que l'autre, ce qui est compréhensible. The Bourne Ultimatum améliore selon moi l'action au détriment de l'histoire, mais est-ce vraiment un problème lorsque le projet de mise en scène est aussi réussi ?
Sur le plan de l'action pure donc, ce troisième épisode apporte des combats en shaky-cam davantage lisibles, procédé contesté mais Paul Greengrass maîtrisant cette technique cela ne pose pour moi aucun problème, bien au contraire. La poursuite automobile à New York n'égale pas celle de Moscou, tout en étant de très haut niveau. Pourtant, les morceaux à Londres et Tanger sont incroyables, et le metteur en scène se paye le luxe de nombreux plans furtifs sublimes (par exemple, la caméra épaule qui se tourne vers le ciel contre un building à New York, c'est tout bête, mais c'est beau et ça joue sur les lignes de fuite).
Comme pour le second film, la tonalité est très raccord avec celle du héros, mais cette fois, il n'y a plus le temps pour les pauses émotions, et donc en terme de narration il faut aller vite. Et mince, qu'est-ce que c'est réussi. J'ai beau le revoir, le métrage ne donne absolument pas l'impression de durer les 1h55, c'est ahurissant. Le score mémorable de John Powell est aussi à mon avis le plus réussi des trois films, je reproche simplement le manque d'originalité de resservir la chanson (excellente toutefois) de Moby.
Si on peux tout au juste reprocher un final de studio, assez peu palpitant et qui déçoit le spectateur venu chercher l'histoire avant tout, le scénario et la mise en scène sont millimétrées dans du papier à musique, et si on perd un peu en émotion par rapport au second film, on gagne ici encore en intensité et en virtuosité, c'est un véritable bonheur.
Je le considère comme le meilleur film d'action américain des années 2000, The Bourne Ultimatum me paraît aussi pressé que le grand Time and Tide de Tsui Hark, même si ce dernier joue sur bien davantage de tonalités comme la comédie sociale, il y a de réelles similitudes troublantes entre les deux films.