Le deuxième film de Jacques Deray est resté confidentiel, notamment à cause de son titre qui rappelle trop le chef d'oeuvre de Becker. Il s'agit pourtant d'un film noir original et singulier, et pas seulement parce qu'il se déroule à Tokyo, alors en plein bouleversement avec l'approche des J.O. Deray filme les terrains vagues et les ruelles de la capitale japonaise dans une ambiance à mi-chemin entre Kurosawa et Melville, avec un peu moins de talent quand même, avec la fascinante musique de Delerue pour accompagnement. Le scénario est inutilement alambiqué mais on retient l'attention portée aux personnages, en particulier ceux incarnés par l'impérial Charles Vanel, l'élégant Karlheinz Böhm ou le fragile Michel Vitold. Un film à la combustion lente, aux dialogues laconiques et à la violence sèche. De l'assez belle ouvrage pour un cinéaste qui s'égarera parfois par la suite dans des productions trop directement destinées au grand public.

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le 8 avr. 2018

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