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La licence Ring est tout de même un beau sac de noeuds. Il y a les romans, évidemment, puis les films japonais, les films américains et encore d’autres adaptations. Mais au sein des films japonais,...
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La licence Ring est tout de même un beau sac de noeuds. Il y a les romans, évidemment, puis les films japonais, les films américains et encore d’autres adaptations. Mais au sein des films japonais, il y a deux branches. Dans la foulée du premier (et excellent) Ring, a été tourné Rasen, qui reprend les évènements du roman. Le film n’a pas eu de succès, mais il est malgré tout fidèle à la chronologie des évènements tels que racontés dans les romans et dont les suivants seront eux aussi adaptés.
Mais Ring 2, celui qu’on connaît le mieux, est une adaptation libre qui s’appuie sur les évènements du premier, mais en les emmenant dans une autre direction. Il a été fait comme si Rasen n’existait pas, ce qui fait qu’il y a donc deux séries de films japonais autour de l’univers de Ring, ceux qui s’inspirent du roman, et les autres. Ring 2 reprend l’équipe créatrice derrière le premier, avec Hiroshi Takahashi au scénario et Hideo Nakata à la réalisation, ce qui est plutôt rassurant. Quitte à dévier de la ligne du roman, autant que ce soit par ceux qui ont popularisé la version cinématographique.
Malheureusement, probablement trop soucieux d’apposer leur marque sur cet univers, ils en sont aussi venus à trahir la qualité du premier.
Ring 2 est une suite directe du premier, il est plus que conseillé de voir le premier avant. Yoichi est un petit garçon, qui s’est enfermé dans un silence le plus complet. Il a survécu aux terribles évènements dans le premier film, et semble posséder des pouvoirs psychiques. La rage du fantôme Sadako ne s’est pas éteinte avec la fin du premier film, et il se pourrait que Yoichi soit le seul à la contrer.
C’est en tout cas ce qui est suggéré, mais l’ambition du film est surtout de dévoiler encore un peu plus l’histoire de Sadako. Tout ce qu’il y avait à savoir était pourtant dans le premier, et c’était absolument glaçant. Revenir dessus, chercher des justifications à l’un ou l’autre personnage impliqué et trouver de nouveaux éléments dramatiques ne fait rien de plus qu’alourdir Sadako. Le personnage ne se complexifie pas plus, au contraire, il s’affadit.
C’est peut-être aussi pour cela que le personnage si terrifiant auparavant ne provoque plus le même effroi. La menace a perdu de son noir. Ce qui peut arriver aux personnages n’est plus captivant, et c’est de tout le film dont le spectateur se désolidarise, insouciant des conséquences.
Même Hideo Nakata semble avoir perdu toute conviction, il peine à capturer l’horreur, il échoue à représenter le frisson. Seul un passage évite la désapprobation la plus totale, celui de la piscine, filmé avec une beauté froide, avec une angoisse toute nouvelle. L’eau fait partie du mythe de Sadako, de son histoire, et en faire exprimer toute la peur qu’elle peut causer, n’était pourtant pas gagné, au vu du reste du film.
L’exercice de la suite n’est guère facile, surtout quand le premier est à ce point si magistral. Mais cela n’excuse en rien cette séquelle qui n’arrive pas à retrouver les exaltations angoissées du premier film. Avoir voulu étoffer le personnage de Sadako est une erreur, ce qui avait été dit était bien suffisant, et le mystère planait toujours sur elle. Sadako s’apparente à une force de la nature, un esprit qui n’a plus rien d’humain, sans un angle pertinent toute tentative d’apporter du corps et un état d’âme ne pouvait être que voué à l’échec.
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le 26 janv. 2020
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