Finis les grands espaces, la Frontière, les grandes chevauchées, les poursuites et les méchants indiens. Dans Rio Bravo, rien de l'espace mythique, juste quelques espaces communs, fermés: prison et hôtel. L'espace de la ville. Et au loin quelques montagnes.
Il n'y a pas vraiment d'héroïsme dans Rio Bravo, pas de ce grand héroïsme qui fait affronter une armée. Juste des personnes. De bonnes personnes qui sont soudées par l'amitié et le respect de la valeur de chacun. Ainsi, plus de réelle héroïsme, plus d'actes mythiques, d'actes légendaires; mais plutôt une sorte d'étude de caractères, une série de portraits (comme cet alcoolique qui redevient un homme et pour cela doit reprendre confiance en lui-même).
Et face à eux, il n'y a pas de méchanceté noire, juste une histoire de famille. On voit bien ainsi que nous nous trouvons avec d'un côté une famille à l'allure un brin dégénérée (quel est l'intérêt d'aller chercher le frère qui est probablement une belle enflure même pour sa propre famille ?), qui ne semble tenir que par le pouvoir de l'argent. Et de l'autre côté, un autre genre de famille, celle qu'on se constitue: les amis, le groupe soudé par autre chose que par le fric.
Ça pourrait être l'histoire de l'opposition entre le Pouvoir et la Justice, mais on ne voit pas réellement se manifester ni le Pouvoir, ni la Justice. C'est bien moins grandiloquent, ce n'est pas une vision mythique de comment est née l'Amérique, juste l'affrontement entre l'amitié et la famille. Bref, un western à taille humaine.
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