Rio Conchos s’ouvre sur une musique, signée Jerry Goldsmith, dont on sent immédiatement qu’elle va participer à l’ambiance. Une très bonne musique qui accompagne l’intrigue et varie son ambiance musicale, offrant des parties rythmées ou au contraire douces et mélancoliques.
Quatre hommes se trouvent embarqués ensemble bien malgré eux en vue d’une mission qui les lie les uns aux autres : récupérer un stock de fusils à répétition qui se trouvent entre les mains d’un ancien colonel sudiste réfugié au Mexique et à défaut les détruire.
Ces hommes sont :
- Haven; un capitaine ex nordiste, bon soldat discipliné et carriériste ;
- Ben, un sergent noir qui seconde Haven avec discrétion et efficacité ;
- James Lassiter, un major ex sudiste. Un homme dont sa femme et son enfant ont été massacrés par des apaches et qui noie son chagrin dans l’alcool et en tuant autant d’apaches qu’il peut.
- Rodriguez, un mexicain hors la loi : roublard, baratineur et intelligent l’air de rien.
Ces quatre hommes qui n’ont rien pour s’entendre doivent faire les uns avec les autres et ils se trouvent bientôt rejoint, pour compliquer les choses, par une jeune apache qu’ils font prisonnière.
Ce qui revient comme un leitmotiv dans ce western ce sont les points communs de ces personnes ou de ces divers camps que tout oppose.
- L’expérience d’une même souffrance et blessure qui les atteint quand ils voient mourir un innocent. Tous communient en silence et se retrouvent unis en cet instant même s’ils ne savent pas se le dire, ni même le voir.
- Quand James rencontre Bélier Rouge le chef indien responsable du meurtre de sa famille, ce dernier le comprend plus que tout autre :
On m’a parlé de Lassiter, grand tueur du peuple Apache. Souvent je me demande, quel sorte d’homme est Lassiter qui tue les Apaches comme les Apaches tuent les visages pâles. Maintenant je le regarde, il est comme moi ! Même haine dans le cœur ! Il vient pour tuer et être tuer ! Je dis la vérité ! Dans notre cœur, nous sommes comme des frères, même solitude ! Pas de femmes, pas d’enfants. Vivre pour tuer, pour mourir (…)
- Et enfin l’expérience de la torture et de l’emprisonnement pour ceux des quatre qui auront survécu au périple. A ce moment, il sont tous unis dans une scène éprouvante et sans pitié.
A travers ce périple, son enjeu, ses personnages, mais aussi à travers les splendides paysages du Texas, sa musique, ses rebondissements et ses scènes d’action, Rio Conchos nous captive sans temps morts. Un très bon et beau western.