Un noir, un sudiste, un nordiste et un mexicain acceptent une mission suicide au Mexique : faire sauter une cargaison de fusil qu'attendent les Apaches pour mettre le Sud-Ouest des USA à feu et à sang. Sur ce canevas très original se tisse les méandres habituelles : l'un hait les Apaches, l'autre tente de redorer son blason, tandis que certains croient en tirer beaucoup d'argent.
5 ans avant la horde sauvage, Gordon Douglas monte un western particulièrement désabusé, où les héros n'en sont pas, où les motivations y sont plus complexes, plus réalistes, et où la rédemption ne s'obtient que dans la mort et le sang. Robert Aldrich s'en souviendra pour son fureur Apache, qui monte encore d'un cran dans le nihilisme, mais les bases sont là : la découverte des restes de la femme massacrée par les indiens est d'une cruauté absolue, bien que tout soit hors champ.
Quand au final, il vient mettre à mal une dernière fois les rêves d'un idéal sudiste fantasmé par un vieillard décoré et perdu dans l'Histoire. Jim Brown surnage comme il peut à côté d'un Richard Boone qui pour une fois tient le premier rôle, et illumine le film de sa présence sauvage. La partition de Goldsmith est comme d'habitude excellente. On est vraiment pas loin du chef d'oeuvre.