"Rive droite, rive gauche", c'est le Paris mondain, celui des affaires et de la politique, des notables et des hauts fonctionnaires. Un milieu pas très reluisant de gens friqués, puissants ou corrompus, tel que le décrit complaisamment Philippe Labro.
C'est dans cet espace que se complait l'avocat en vue Paul Senanques, présentement au service d'un patron crapuleux, et qu'a ses entrées la lobbyiste Sacha (N.Baye). Labro évoque l'activité de l'un et de l'autre dans ce microcosme de compromissions. La bonne idée du film, c'est de montrer comment, conjointement, Paul et Sacha finissent par rejeter ce monde pourri dont ils sont à leur façon les complices. A ce moment du film, on suit avec un certain intérêt le cheminement du sympathique duo Depardieu-Baye.
Malheureusement, Philippe Labro, déjà superficiel et maladroit dans le registre de la satire, s'enfonce dans les conventions morales et dramatiques. L'action se muscle, l'intrigue sentimentale se corse, mais au moyen de rebondissements communs et artificiels. Ces contigences pseudo spectaculaires nous détournent du seul sujet qui vaille dans le film: les moeurs "rive droite, rive gauche", partiellement dévoilées. Philippe Labro n'est pas un cinéaste subtil, on le savait déjà.