Si vous avez aimé Les Trois Mousquetaires version Paul WS Anderson, vous allez adorer Robin des Bois version 2018. Je me suis dit qu'il fallait tout de même y aller, en 2018, pour qu'un long métrage récolte des notes aussi basses sur Rotten Tomatoes... Je suis venu, j'ai vu... j'ai pas kiffu...kiffé, pardon. Mais alors pas du tout. Le réalisateur, Otto Bathurst, est le disciple parfait d'Anderson.
Je suis resté fasciné devant tant de conneries à chaque image ou presque. Parce que croyez-moi, il faut vraiment le voir pour le croire. Tout part de travers dès le départ et on sent bien que le réal prend les gens pour des cons, tout commence en voix-off disant " je ne me souviens plus de l'année"... Et quelques minutes plus tard, on apprend que l'action se déroule au temps de la troisième croisade. Autrement dit, entre 1189 et 1192. A tel point qu'on se demande comment il a fait pour rester 4 ans en "Arabie" ... Euuuh... moi j’ai plus entendu parler de "Terre Sainte" , mais bon... De plus, la scène est à mourir de rire. on dirait n'importe quel film militaire crétin, ou n'importe quel Call of, mais dans lequel les armes à feu ont été remplacés par des arbalètes et des arcs. Les gentils sont en blanc et les méchants en bleu, histoire de bien savoir qu'ils sont méchants. Mais à vrai dire, le film nous abreuve d'un script crétin à souhait, à commencer par ses personnages: Jugez plutôt : Robin est une tête brûlée éprise de justice, et lorsqu'il revient est démasqué par Marianne, cette dernière avait bien entendu pigé avant tout le monde qui était ce mystérieux voleur masqué qui agissait la nuit. A propos de Marianne, elle est la SEULE FEMME du métrage à avoir un rôle important et plus d'une réplique. C'est grave, en 2018...
Tuck est un imbécile, et Petit Jean, c'est un Maure. Ça aurait pu passer si les dialogues avaient été mieux écrits. Pour le coup on a l'impression qu'ils ont été faits par un enfant. Ajoutez à cela un Ben Mendelsohn (confondez pas avec Felix) en shérif de Nottingham qui semble avoir oublié qu'il n'était plus dans Ready Player One aussi bien au niveau des mimiques que de son costard, et vous avez un grand moment d'incrédulité. Et tenez vous bien, pour fuir les exactions du shérif, où vont se réfugier les habitants de Nottingham ? Dans les bois, allez vous me dire, parce que c'est marqué Robin "des bois" ... Eh bien non. Ils se réfugient...dans une mine.
Mais à vrai dire, rien n'interdit d'aimer des films avec des persos crétins et un scénario complètement débile. Ça fait même du bien à la tête.
Le problème, c'est que la réalisation est tout bonnement horrible. Les scènes d'actions sont illisibles, hachées, confinées et surtout l'abus de Bullet Time nuit gravement au film. Le réal en a mis à peu près partout ! Que ce soit pour une volée de flèches, pour sauter dans une charrette ou filmer une poursuite. De plus, on se rend vite compte que le film n'est pas terminé tant le travail sur fond vert se voit, et que l'incrustation des "effé spaicio" est très, très mal faite. De plus, tout semble filmé à l'arrache, abusant des (très) gros plans et contre-plongées sur des personnages. Pour un peu on pourrait compter leurs poils de nez, c'est dire. Le tout avec une caméra mal maîtrisée, à croire que le réal avait Parkinson, comme John Moore ( prends-ça, je ne te pardonnerai jamais d'avoir massacré la licence Die Hard !!!!).
Je n'ai pas compté non plus les anachronismes, il y en avait trop. Des habits des personnages qui ne correspondent pas à l'époque, (cf. Mendelsohn), beaucoup semblent aimer les pyjamas rayés, ou des couleurs vives... Chez les riches je peux comprendre, mais les pauvres ? Les décors fluo en carton-pâte sont horribles, sans compter la gestion des lumières... Regardez un peu les scènes d'églises, on se croirait dans une nef futuriste ! Arrêtez, même la version animée de Disney était plus respectueuse de l'époque !
De plus, les décors sont très peu variés, et Nottingham ressemble à tout sauf à une ville du XIIe siècle.
Sans compter la musique... Jamais je n'en ai vu une aussi mal adaptée. Lorsqu'il agit, Robin a doit à son thème grandiloquent, comme s'il était un super-héros, et c'est d'ailleurs ce que le film tente de nous faire croire. Les yeux, mais aussi les oreilles, prennent cher.
Ben, et les bois dans tout ça ? La forêt, on ne la voit qu'à la fin du film. Où là, on réalise qu'on a vraiment été pris pour des cons, parce que ce long métrage n'était en réalité qu'une longue intro... Parce que tenez-vous bien , il pourrait bien y avoir une suite. Oui, vous avez bien lu.
Robin des bois version 2018 est trop mal foutu pour tenir la route. Il sabote toutes les idées qu'il met en scène et n'est pas non plus aidé par la réalisation qui manque clairement d'ampleur. Le temps fera sans doute son oeuvre et transformera le bousin en nanar, mais en attendant, évitez cette version pervertie du mythe. Si vous voulez revoir un film en rapport avec le personnage, chacun aura sans doute une version préférée ( de celle avec Errol Flynn jusqu'à Ridley Scott), mais elle sera en tous points supérieure à celle-ci.