Aujourd'hui, on peut compter un nombre ahurissant de films faisant participer le célèbre archer aux collants verts de Sherwood plus ou moins fructueux. Ayant énormément pris goût à mettre en œuvre Kingdom of Heaven, le chevronné réalisateur Ridley Scott nous fait voyager de nouveau dans le Moyen Âge en mettant en avant un Robin des bois en phase de devenir l’archer le plus mythique du monde du cinéma, tel que nous le connaissons. Un sujet qui n’a pas été traité de nos jours, pas à ma connaissance en tout cas, puisque tous les longs-métrages avec le combattant forestier mettaient ce dernier directement dans l’action, en étant déjà le célèbre archer se confrontant au shérif de Nottingham et à ses gardes.
Il était bien évident que ce film allait bien intéresser certains cinéphiles, même si je n'adhérais pas à cette vision peu importante à mes yeux mais assez curieux de connaître le résultat. Sachant que Ridley Scott est le fameux et inconstatable réalisateur ayant monté des chefs-d'oeuvre tels que Alien : Le 8ème passager ou Gladiator, c’était avec confiance que je me suis décidé d'aller voir ce long-métrage puisque ce dernier ne m'avait jamais déçu jusqu'à aujourd’hui. Ce réalisateur avait bien géré pour sortir un film captivant sur les croisades se déroulant sur la Terre Sainte mais est-ce le cas pour Robin des bois ? Malheureusement, ma réponse est plutôt négative. La production s’ouvre directement sur une scène d’un assaut d’un château médiéval, sans nous faire savoir la raison, ni ce qu’il a provoqué ce conflit et en plus, s'avère être un bordel impensable et perturbant.
Surtout que les personnages sont mal présentés, on peut très bien imaginer que n’importe qui peut être Robin des bois, même si la caméra nous incite à croire que c’est Russell Crowe qui tient le rôle principal. Ce dernier était d’ailleurs une de mes plus grandes motivations pour que j’aille découvrir ce long-métrage puisque je l’ai toujours apprécié dans la plupart de ses interprétations, surtout après l'avoir vu tenir un glaive avec bravoure dans Gladiator. Qu’est que je pense de lui en le voyant manier l’arc ? Personnellement, ce n’est pas du tout son meilleur rôle de sa carrière, il ne livre pas exactement la même qualité de prestation que celle de Gladiator, j’ai ressenti un manque d’héroïsme et de spontanéité en lui. Il n’est pas mauvais mais il n’est marquant non plus, la seule chose qu’il apporte de nouveau dans son personnage, c’est sa musculature très développée pour avoir bien plus qu’une simple carrure d’archer.
Le reste du casting virile n’est pas autant valorisable que ce dernier, pas de performance surprenante, ni de représentation intéressante des compagnons de l'archer. Seule Cate Blanchett m'avait intrigué en campant une Marianne forte, déterminée et et brave dans ses agissements, une image loin d'être identique à celle de Mary Elizabeth Mastrantonio ayant interprété une Marianne plus féministe que combattante dans la version 1991. Pas un casting fabuleux dans l'ensemble, dans un film où Ridley Scott nous fait bien croire qu’il a respecté un minimum certaines notions historiques de l’époque se déroulant dans la production, avec un enjeu politique collant bien avec l’histoire et l'ambiance du long-métrage.
Le réalisateur a bien soignée sa réalisation, bien que les scènes d’action sont légèrement illisibles et n’ont rien de spectaculaire, surtout le combat final sur la plage qui nous fait tout de suite penser au débarquement de l’armée américaine, en Normandie, le 6 juin 1944 dans le film Il faut sauver le soldat Ryan. Le cinéaste s'est mêlé les pinceaux, il a trop insisté sur le développement de l’archer en nous faisant passer à des étapes plus ou moins futile, créant des longueurs assez interminables. J'en conclus d'avoir vu un film de Moyen Âge moyen, assez oubliable malgré une richesse abondante de sens, de fierté, d’honneur et de diplomatie dans les scènes de dialogue et une photographie adéquate et moderne, avec un aspect visuel respectable des décors de cet époque. Des qualités mais pas assez pour en sortir avec un avis mitigé de cette production dépourvue de serieux et d'ambition. 5/10
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