Robinson Crusoé par FPBdL
Robinson Crusoé s'ouvre sur un duel à l'épée, conséquence d'une querelle amoureuse.
A l'évidence Rod et George se sont délectés plus d'une fois de - Les Duellistes - avec Harvey Keitel...
Un film avec Pierce Brosnan.
Tout de suite on peut craindre trop de belles gueules soyeuses et de sentimentalisme capillotracté pour cette histoire intrinsèquement crasseuse. C'est pourtant pas ce qui arrètera notre duo de réalisateurs qui ne s'attardent non plus à des fioritures dans le récit. 15 minutes générique compris, suffisent à nous débarquer sur l'île en ayant tout dit, mais presque rien montré. A 25 mins la barbe de notre héros fait déjà 20 bons centimètres. Ainsi, les difficultés liées à l'établissement sur un île en situation de survie sont gommées, la question délicate de la nourriture est par exemple inexistante et bien des idées prodigieuses auraient pu naître... mais non !
La narration en voix off ralentit l'immersion dans l'aventure malgré les décors et même si elle se justifie par la rédaction des mémoires de Robinson, le film aurait sûrement gagné en profondeur sans la présence intempestive de ce greffon artificiel.
Mais le film n'est pas totalement foiré. Il aborde ouvertement le thème de l'esclavage en montrant du doigt le colonisateur qui se qualifie de "bienveillante autorité", enfoiré va !
Et même si c'est pour mieux nous jouer du violon par la suite avec des clichés presque comiques, je pense surtout à la course de crabes, où est montrée ostensiblement la réconciliation de ces 2 hommes si différents, le message d'égalité et d'humilité dans le corps du métrage est grand.
Ce message est d'ailleurs si grand, que l'on pourrait presque excuser les visions du personnage faites avec la technique des années 60, et aussi, certes avec un peu plus de mal, une fin pourrissime semée d'intrus qui surgissent sans explication pour nous libérer de ce Robinson Crusoé.
On pourrait croire à un rêve qui bornerait la première partie de l'aventure, mais le film est moche et mal fini.