C'est pas de la Robocrotte, ce film !
Je n'avais pas vu Robocop depuis longtemps, et la sortie du (sublime) Blu-ray a permis de remettre les pendules à l'heure. Non seulement le film n'a pas vieilli d'un pouce, mais il prend au contraire de l'importance au fur et à mesure du temps, car il montre de façon béante la place du blockbuster en 1987.
C’est un film radical, extrêmement violent par le message subversif, le message religieux (on peut voir dans l'exécution de Murphy comme la crucifixion de Jésus), et une grande ironie qui s'en dégage par ses diverses publicités qui donneraient presque envie de faire la guerre.
En tout cas, vu la situation politique et financière de Detroit dans les années 2010, on peut dire qu'il est quelque peu prophétique...
Mais c'est avant tout un excellent film, porté par ce qu'on appelle des véritables gueules ; Peter Weller (fantastique, car il réussit l'exploit d'apporter une humanité à une machine), Kurtwood Smith (le fameux Clarence Boddicker, Ronnie Cox, et le charme de Nancy Allen (même si elle a les cheveux coupés).
On pourrait tant en dire, sur les effets spéciaux de Phil Tippett, la musique mythique de Basil Poledouris, sur sa grande violence (le Blu-ray propose le montage X, dit très très sanglant), mais c'est un film qui se savoure, que je me régale à revoir, et qui rappelle à quel point Paul Verhoeven est un cinéaste qui nous manque...