j'en reprendrais pour 1 dollars !

à Detroit, Alex Murphy (Peter Weller) n'est qu'un flic comme les autres, un pere de famille, ayant une réelle vocation pour ce boulot..
et quand lors d'une course poursuite il se retrouve entre la vie et la mort, son corps servira aux interêts public mais surtout à la multinationale OCP (Omni Consumer Product.) qui a durement reflechi sur comment compenser l'enorme perte financiere qu'est la police.
il vivra ses derniers moment d'homme en se voyant transporté à l'hopital et transformé piece par piece en une implacable machine qui ne repondra qu'à un prgramme sans plus jamais se poser de question, ni avoir d'etats d'âmes.

ont est prevenu, ce sera sale et le satyrique planera sur le metrage, en voyant les pubs absurdes qui entrecoupent les bulletins d'informations ou la scene sadique d'execution de Murphy..
pourtant tout semble si drole, comme la sequence d'experimentation du projet ED-209 qui se soldera par un echec et la mort d'un employé (dans le mepris le plus total de sa direction) juste "parce qu'il n'a pas entendu l'arme tomber au sol".
le background est mis en place, dans ce futur tres proche les guerres font rage, on ne pensent qu'au profit et les medias se foutent de notre gueule, bref on dirait notre realité baigné dans un humour noir un poil plus exageré.
quoique..

la solution serait peut etre donc ce Robot flic froid et insensible pour une société pourri jusqu'à l'os, faisant brusquement baisser le taux de criminalité..
sauf que les fantômes ressurgissent dans la machine (les 1ers Ghost in The Shell, yeah !) :
des images d'une vie, d'une femme et d'un enfant, qui d'ailleurs conditionnait déjà un reflexe bizarre, celui de faire tournoyer son arme comme un cowboy avant de la rengainer dans sa jambe etui..
une reminiscence inconsciente de la serie preferé de son gosse "TJ Lazer", où le heros faisait de même.
c'est aussi grace à ça que sa coequipiere reconnaitra en la lourde masse metallique l'homme qu'il etait :
"Murphy c'est vous ? Murphy c'est vous ?".
maintenant ces mots resonnent dans sa tête, et font echos à d'autre visages, ceux qui lui donneront des reponses, le poussant dans une quete de soi.. vengeresse.


on pourrait croire au bête films d'actions gore si l'intrigue n'affichait ouvertement une critique mediatique, sociale, et gouvernementale laissant la foire aux pognons gouverner.
les effectifs des flics baissent, ils se font tuer plus facilement et veulent faire la greve, pendant qu'une multinationale pense à remplacer des homme par des machine par soucis de benefice et besoins de contrôle, ce qui les aiderait bien evidemment à changer la ville de Detroit en Delta City.
un monde qui perd conscience, abruti par des informations controlant la masse et par les divertissements idiots à l'image de la pub "j'en reprendrais pour un dollar !", pendant qu'une machine tente de retrouver la sienne.

il sera dur de s'attaquer à la source de la courruption surtout quand on comprend que Robocop n'est qu'un produit.
ça deviendra de plus en plus sale et triste..
en revoyant son visage factice la machine ne pourra pas faire le deuil de ce qu'il etait, il tentera desperement de s'affranchir de ce qu'il est devenu.
c'est dans un chemin de croix jusqu'au grand final au sein de l'OCP, que le president apres s'etre fait sauvé les miches par un produit dont il avait negligé l'existence, en se renouant la cravate le felicitant pour son travail, il lui demandera son nom..
la machine se tournera et lui repondra :
"Murphy !"

malgré son enveloppe de machine, une forte humanité en ressort..
et il restera un flic, un vrai.

avec ses effets speciaux en animatronic, sa mise en scene cru, ses lignes de dialogues inoubliables et ses idées en avance sur leur temps comme la "griffe USB" jaillissant des phalanges du personnage, l'oeuvre transcende le cliché du film de "Robot" que laissait malheureusement transparaitre la jacquette du film.
eh non, Robocop n'est pas cette licence rigolote pour gosse (ce que sont devenu les episodes suivant, qui en feront même un dessin animé mimi tout plein), Verhoeven n'est pas un de ces realisateurs qui font du spectacle gratuitement juste pour la thune (sinon ils ne se serait pas fait virer des studios Hollywoodien apres d'autres de ces oeuvres sans concessions comme Starship Troopers, traitant du nazisme ambiant dans l'Amerique Bushiste).
le film traite de la deshumanisation, d'une souffrance organique qui disparait pour laisser place à une douleur plus violente.. celle de l'âme.
Robocop est un film sans concession, hyper violent et cynique, c'est ce qui le rend culte.
à sa lecture vous comprendrez bien pourquoi.

"Thank You for Your Cooperation."
Linsky
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le 11 oct. 2010

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Linsky

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