Encore un film que je me passais en boucle lorsque j’étais gamin (même si, une fois de plus, il n’est pas du tout adapté pour les enfants). Je me demande pourquoi ma mère me laissait regarder ça ? C’est hyperviolent, je m'en souvenais plus… Je comprends mieux maintenant pourquoi je suis devenu à moitié taré en vieillissant, et surtout pourquoi je ne supporte plus la violence dans les médias, j’en ai trop bouffé quand j’étais gosse.
Mais honnêtement, même 30 ans plus tard, je trouve que le film déchire. Il y a tous les éléments dedans pour en faire un chef-d’œuvre intemporel. Paul Verhoeven a fait un super boulot. L’esthétique du film, son ambiance glauque et oppressante, ses décors désolés, sales et poisseux, son cadre temporel de futur proche m’ont marqué pour toujours. Je fais encore aujourd’hui des cauchemars qui se déroulent dans ce Detroit en proie au crime. Les criminels sont idiots et cruels, et se distinguent par leurs folles déterminations. Robocop est bien défini, avec une belle profondeur en dépit de son identité de cyborg. La réalisation ingénieuse parvint à nous faire comprendre ce qu’il pense sans jamais en faire trop.
Quelques effets spéciaux ont vieilli, notamment ceux mettant en scène la maquette du gros robot. À propos de ce robot, il me terrorisait à chaque fois que je le voyais, mais aujourd'hui, je le trouve un peu pathétique, notamment parce que l’illusion ne fonctionne plus tout à fait.
L’hyperviolence, on en parle ?... La fin des années 80, et les années 90 sont une époque charnière dans la nouveauté et l’omniprésence de l’expression de la violence dans les médias. Robocop est affreusement gore, et trouverais volontiers sa place parmi les films d’horreur les plus sales: le flic démembré, rincé de balles, l’homme d’affaires qui meurt suite à la défaillance du prototype de Dick Jones, qui s’acharne littéralement sur lui, l’homme dont le corps fond, suite à son passage dans la cuve d’acide et qui explose comme une grosse merde en se faisant percuter par une voiture... bref, c'est un travail de gros dégelasse, il faut bien l’admettre, mais le film n’aurait peut-être pas été ce qu’il est sans cela.
Enfin, le véritable point fort du film est son histoire. La traque à la criminalité est représentée de manière puissante et efficace, sur fond de vengeance. La dualité entre l’homme (en tant que conscience) et la machine est illustrée de manière magistrale. Le thème de la place de la machine dans la société est aussi un élément enrichissant de la production. L’intrigue est très bien ficelée avec de nombreux rebondissements. On ne s’ennuie jamais.
En conclusion, c’est un film que j’adore, je valide un coup de cœur après ce nouveau visionnage, en dépit de mon aversion pour toute cette violence exacerbée.