Avant que le remake débarque et fasse de l'oeuvre de Verhoeven une nouvelle victime de cette folie du "lifting" à tout prix, il fallait que je précise deux-trois trucs qui me tienne à coeur dans ce billet.

A chaque visionnage, les 25 premières minutes du RoboCop de 1987 me font quelque chose. Tout ce qui se passe avant l'arrivée du Cyber Shérif, précisément jusqu'à la deuxième naissance de l'homme qui devient robot. Parce qu'il y a les premiers signes d'une ambiance qui s'installe, les quelques échanges dans le vestiaire entre les policiers, les débuts de rivalités au sein de l'OCP, puis la poursuite des bandits dans un coin mal famé que je trouve tout simplement dingue car elle annonce le cynisme qui prédominera tout le long. Et putain... voir le personnage principal mourir si rapidement, ça m'avait donné la chair de poule.

Je ne vais pas ressasser les morales sur les moyens pour résoudre la criminalité, sur l'impact de la technologie, sur le rapport de l'humain aux machines, et tous les paradoxes psychiques qui coexistent parmi les personnages. Tout cela est clair comme de l'eau de roche, pour peu qu'on s'intéresse à l'histoire...

Des quelques films de Verhoeven que j'ai vu (c'est-à-dire trois, les deux autres étant Total Recall et Starship Troopers), le mythe quasi-christique de RoboCop est celui qui s'embellit le moins d'ironie. Le second degré ne m'a pas tout de suite capté, et j'ai décroché un rire qu'après de longues minutes.

Pô' grave.
Ma sympathie pour cette boîte de conserve guerrière réside dans sa mécanisation que l'on voit à l'oeuvre durant des assauts d'une efficacité sans failles, et qui s'apparentent à tous ces jeux de tirs dans les salles d'arcades. La gestuelle massive de RoboCop s'inscrit dans l'extravagance d'un salut héroïque, puisque le "héros" dans sa forme iconique n'est que foutaise. Le courage en moins, les biceps en plus.

En zone visible, les effets d'ED-209 sont tristement rouillés, presque horriblement dépassés, mais c'est la symbolique de "l'extinction humaine" qu'il représente qui est davantage mieux conservé. En zone invisible, des pistes musicales qui s'enlisent au fur et à mesure que le spectre de Murphy prend ses aises.

Blablabla... maintenant je m'en vais méditer l'idée de m'attaquer ou non aux suites de Kershner et Dekker.

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le 2 janv. 2014

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Eren

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