"Rob a Cop" ou "L'amérique goût Ver(hoe)ven(e)"
Robocop m'a toujours perturbé. Ce film est comme une parodie de lui-même, comme si un studio avait donné du fric à un mec pour faire un pamphlet, et qu'il en avait fait une farce.
Verhoeven choisit l'archétype du personnage de film américain, à savoir le bon flic bon père de famille. Ensuite il le découpe joyeusement au fusil à pompe pour les besoins d'une corporation malodorante, qui en fait l'archétype du justicier.
Donc là, on est dans la critique de la privatisation de la sécurité aux Etats-Unis (et ailleurs), mais pas, en soit, du "sécuritarisme" à proprement parler. Et c'est là tout le problème de RoboCop. Il vient rejoindre tous ces "type" Batman qui posent la question de leur propre existence. Sauf qu'il est un flic plus ou moins officiel, ce qui rend la question encore plus tangentielle.
C'est le serpent qui se mort la queue ce film, certes. Mais c'est aussi un exemple de réalisation pêchue pour l'époque, de surenchère grotesque dans le message et la critique (la scène de "mise à mort" de Murphy, les pubs et journaux télés, etc...), et de punch-lines bien senties. Et surtout, c'est un excellent divertissement, fun et moins con qu'il en a l'air, comme Verhoeven savait les faire à une époque.