Il y a le début de quelque chose dans Robuste avec la rencontre de deux êtres hors gabarit, de par leur physique imposant. Un duo qui regarde un aquarium où nagent d'étonnants poissons des abysses qualifiés de "difformes mais beaux", comme un miroir de leur état. De son point de départ avec deux personnalités venant de mondes distincts, le cinéma pour l'un, la sécurité pour l'autre, Constance Meyer ne tire pas tout ce que l'on pourrait espérer hormis dans quelques scènes (le restaurant chinois). La réalisatrice préfère souvent filmer chacun de ses personnages dans leur propre univers, alors que notre attente est davantage dans la confrontation, la cohabitation et les échanges. L'absence de péripéties et le faux rythme qui s'installent ne sont pourtant pas des écueils et il y a lieu de louer la volonté du film de manifester toute sa bienveillance à l'égard de ses protagonistes, enfermés dans une certaine solitude voire détestation de soi (en ce qui concerne l'acteur) avec ce corps encombrant qu'ils n'ont d'autre choix que de mettre au défi (devant un caméra pour lui, sur les tatamis de lutte gréco-romaine pour elle). Gérard Depardieu, dans un rôle proche de ce qu'il est, incontrôlable et versatile, manifeste une sobriété de bon aloi et trouve une interlocutrice parfaitement à la hauteur en la personne de Déborah Lukumuena. Il est simplement dommage que leur relation ne soit qu'esquissée dans un film auquel il manque un petit grain d'audace.

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le 3 mars 2022

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