1660, Charles II, en retour d’exil, est placé sur le trône d’Angleterre. Après une décennie d’un puritanisme forcené, le nouveau monarque contribue à libérer les esprits, les arts et du même coup, les mœurs. De ce changement radical des mentalités, tenant du manichéisme, on espérait une œuvre luxuriante tant en illustration du propos qu’au niveau de al réflexion. On peut louer l’accompagnement pictural en temps qu’élément critique. Le grain de l’image évoque volontairement les grands classiques de la peinture flamande tout comme les nombreux clairs obscurs qui reflètent l’idée d’une société crasseuse malgré ses attraits rutilants. Sensation de saleté étayée par un choix de décors baignant dans la fange et des costumes aux dentelles souillées. On nous oriente donc vers l’apparence, entre ce que l’on laisse voir et ce que l’on est vraiment. Il en va de cette communauté comme du Comte de Rochester. Et c’est là que le bas blesse. Affublé ici du surnom de dernier des libertins, il n’en donne comme relief que la caricature d’une époque. S’en suit alors un atterrant, pesant et bavard descriptif de sa vie. Certes le personnage haut en noirceur méritait peut-être un film : autodestructeur, fat et sans morale il a vécu à sa seule gloire pour satisfaire ses propres besoins. Mais était-il pour autant la figure emblématique de cette période trouble, ou est-ce cette société ayant perdu tout repère qui lui a permis d’exister ? Plus grave encore, le contexte historique est malmené. Charles II ne semble régner que sur le futile. Le tiraillement avec ses opposants protestants, ou bien encore les alliances à trouver avec la France (dont la description tient plus de l’époque de Louis XV que celle de Louis XIV) ou les Pays Bas, sont à peine évoqués. C’était le cœur du sujet. Laurence Dunnmore est passé à côté, et nous plus encore.
Fritz_Langueur
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le 11 sept. 2014

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