Coproduction entre les USA, le Royaume-Uni et la France, RockNRolla a pour but de redorer le blason d'un Guy Ritchie meurtri par les échecs successifs des navrants A la dérive et Revolver. Le cinéaste se verra confier juste après les commandes du blockbuster Sherlock Holmes, repoussant aux calendes grecs une suite éventuelle annoncée à la fin de RockNRolla.
Sorte de condensé allégé de l'univers de Guy Ritchie à destination des néophytes, RockNRolla cumule effectivement tous les codes inhérents au cinéma du réalisateur british, livrant une sauce plus ou moins digeste mais sans la saveur d'antan. On retrouve sans surprise une intrigue inutilement tarabiscotée, un casting de gueules ravies d'être là et une bande son du tonnerre de dieu, avec un léger zeste de violence décalée et d'humour noir.
Réalisé sans grande passion, RockNRolla se suit heureusement agréablement, grâce à une poignée de dialogues savoureux, à une galerie de personnages hauts en couleur et à une énergie de chaque instant, le tout bénéficiant d'une mise en scène correct et d'une bande originale comptant parmi les meilleures du genre.
Loin de la fraîcheur de Arnaques, crimes et botaniques et pas aussi délirant que Snatch, RockNRolla est bien trop conscient de ses effets pour être honnête mais conserve un certain capital sympathie, à condition toutefois d'adhérer au délire et d'être indulgent envers Guy Ritchie.