RockNRolla de Guy Ritchie peut être vu comme le troisième volet d'une trilogie sur les caïds londoniens, après Arnaques, Crimes et Botanique et Snatch. On retrouve ici tous les ingrédients qui définissent le cinéma du Guy Ritchie de ses débuts et qu'on accusait de mimer celui de Tarantino, la narration éclatée avec de très nombreux personnages qui se croisent, la violence décomplexée et très stylisée, l'humour noir (et british), les dialogues percutants, des acteurs qui ont une vraie gueule et une excellente BO.
RockNRolla c'est le Guy Ritchie que j'aime, un Guy Ritchie bien plus intéressant que celui qui adapte Sherlock Holmes, Le Roi Arthur ou Aladdin. Seulement dommage que le film s'essouffle sur la longueur, la seconde partie du film étant moins inspirée que la première. On sent que Guy Ritchie ne sait pas trop comment finir son film, certains personnages trouvent une résolution logique à leur problème, d'autres disparaissent sans trop savoir pourquoi et on n'en saura pas plus sur eux. Dans Snatch par exemple, l'écriture est plus limpide, la trajectoire de tous les personnages finissent par se rejoindre à la fin ... ce qui n'est malheureusement pas le cas ici dans RockNRolla. Le film s'avère donc être clairement inférieur à Snatch et à Arnaques, Crimes et Botanique, mais c'est peut-être le plus drôle des trois, certaines situations et certaines répliques sont à mourir de rire.
Niveau casting, Mark Strong et Tom Wilkinson forment un duo excellent face à la bande des 3 caïds interprétés par Gerard Butler (très à l'aise ici, à ma grande surprise), Idris Alba (toujours autant charismatique) et Tom Hardy (avant qu'il ne devienne célèbre). Mention spéciale à Tom Hardy qui joue ici un gangster beau gosse et accessoirement gay, loin de tous les clichés fort heureusement (et pourtant on pouvait craindre le pire dans ce genre de film) et à Toby Kebbell dans le rôle titre du "real" RockNRolla complètement déjanté (et le plus sain d'esprit finalement). Et pour finir, l'atout féminin est joué par Thandiwe Newton, magnifique. C'est le seul atout féminin du film, mais alors elle est parfaite, belle, séductrice et manipulatrice ... la scène de la dance avec Gerard Butler est hilarante. Mais voilà, son rôle est malgré tout assez effacé et RockNRolla est clairement un film de bonhommes pour les bonhommes.
Alors certes, RockNRolla n'est pas exempt de défauts, surtout au niveau de la structure du récit, mais c'est du 100% Guy Ritchie. Si vous n'aimez pas Guy Ritchie, passez votre chemin, ce n'est clairement pas ce film qui va vous réconcilier avec le bonhomme ... mais pour les autres, foncez !