Le film coup de poing de Stallone, boxeur à la tête de chien. Une oeuvre qui rend des comptes, à lui-même d'abord (il s'inflige un destin tragique par la perte de sa femme, de sa gloire et son succès passé.) Puis le coup sur la table d'un auteur/réalisateur pour un bilan final, avec l'expérience et le recul d'un personnage attachant, devenu familier, fortement identifiable (le générique de fin sur les marches de Philadelphie est très symbolique), qui rassemble et se veut populaire autant que possible via des crédos connus mais tellement bien mis en forme que l'on craque : la connaissance de soi et le dépassement de soi, la progression et l'évolution de soi-même par le sport.
Il fallait du temps pour que les passages connus soient oubliés dans l'esprit collectif, juste qu'il faut (les états-d'âmes de Rocky d'avant-combat, les séances d'entrainements en extérieur sous les trompettes de Bill Conti) et sonnent comme une évidence et un coup de maestria final. Tout ce que Rocky a été pendant les 80's est sublimé et élevé définitivement au rang qui est le sien. Rocky est un personnage de cinéma légendaire, une icône qui a eu ses hauts et ses bas mais qui a toujours refusé de rester sur un échec. Stallone finalement aussi et le prouve ici, tant mieux pour lui.
On regrettera deux ou trois personnages en demi-teintes, parfois convenus (le champion), mais c'est peu au regard de l'énergie qui ressort de ce jolie point final.