T party
Incroyable, je remonte la note d’un Rocky en le revoyant… Au-début, j’étais même presque plus gaillard que ça tellement je trouve les scènes de courses sur la plage avec la musique 80’s absolument...
Par
le 15 mai 2013
44 j'aime
7
Au début des années 80, Stallone peine à trouver le succès en dehors de Rocky. Rambo ne sortira qu'après le volet dont je vais parler aujourd'hui. Il doit donc remettre la franchise en route. Et voilà le tournant de la saga, l'épisode qui va la faire basculer dans le kitch et l'outrancier. Donc le film ouvre avec un montage. Oui, on en avait déjà dans les films précédents mais à partir de celui-ci, le compteur de montages va exploser. Il y a plus de montages dans Rocky III à V que de personnages nommés Edward dans les films de Tim Burton.
(Spoilers)
Premier point positif de ce passage : La chanson Eye of the tiger. Yeah ! 3 ans sont résumés : Tout d'abord on voit Rocky défendre son titre à plusieurs reprises, il devient une immense star, s'embourgeoise, mais un challenger plus dangereux que les autres est entrain de monter : Clubber Lang, joué par un nouveau venu : Mister T. Ce dernier est plus jeune, très énervé et très motivé, quand Rocky commence à se reposer sur ses lauriers. On sent que ça va barder, ça fait déjà envie.
Mais je dois déjà admettre que le début du film a déjà quelques soucis de crédibilité : Avant le premier film, Rocky avait un palmarès très moyen de 44 victoires pour 20 défaites face à des boxeurs médiocres. Il fait le combat de sa vie contre Creed ok, puis... le deuxième combat de sa vie contre Creed ok, puis il défend son titre 10 fois (pas contre des Creed certes mais tout de même...). En gros, après avoir galéré des années contre des faire-valoir, il s'en tire super bien soudain avec 12 championnats du monde consécutifs ! Et autre chose : Sa santé. Dans le second film il a des soucis à l’œil droit avant même la revanche contre Creed, imaginez après. Or là non, il continue sa carrière avec ces soucis à l’œil disparus, censés être justifiés par une très brève réplique de Paulie au début du film comme quoi il est passé sur le billard pour ça. Cet argument pourrait passer sauf que continuer durant 3 ans à se prendre des coups ne doit pas être le meilleur moyen d'achever sa guérison.
Je ne trouve pas que ce soit du pinaillage, mais j'admets que ces soucis ne me font pas pour autant sortir du film. D'autres en revanche... Tenez : Assez tôt dans le film, Adrian et Rocky ont une scène intime au lit. Euh, non désolé, pas ce genre là, ils ne font que parler. Et là où ça marchait très bien avant leurs discussions de couple, on est descendu de plusieurs marches ici. Moins touchant, ça fait beaucoup plus forcé « histoire d'avoir une scène de pure tendresse entre eux, en plus on sera débarrassé après 10 minutes de film » et à défaut ça pourrait au moins faire avancer l'histoire, mais non.
Le passage le plus superflu du film sera toutefois le combat de charité entre Rocky et le catcheur, joué par Hulk Hogan, nommé ici Thunderlips. En toute franchise, ce passage m'ennuie franchement. Vraiment stupide tout d'abord, qui ne sort pas du schéma classique « Rocky se fait démolir mais après un déclic, il revient dans le combat, défiant toute logique » ensuite, et enfin : Inutile. Sly gagne 10 minutes de film avec un passage qui pourrait sauter sans que rien ne manque à l'intrigue principale. Soit, Mickey qui fait un léger malaise précurseur d'un autre plus grave, mais formellement, on peut s'en passer.
Continuons donc. Alors que Philadelphie érige une statue pour Rocky, ce dernier annonce une nouvelle fois sa retraite. Clubber Lang se pointe, le provoque et réclame un combat. C'est la première fois dans le film qu'il parle, et c'est pas beau à entendre. Mais en toute franchise, quand on entend la désastreuse VF, on se dit qu'en fait, Mister T en VO fait un boulot convenable, somme toute. Son personnage en revanche est tellement hargneux qu'il en devient affreusement caricatural. En tout cas à force de provocations, Rocky finit par accepter de lui laisser sa chance.
Mais alors que Mickey refuse, Rocky apprend que ce dernier lui a mis des challengers pas trop dangereux dans les pattes pour qu'il garde le titre. Et je dois dire que cette scène est sans trop de problèmes une des plus touchantes du film, la relation entre eux a toujours été contrastée, mais derrière ses airs bourrus Mickey aime son poulain. Il accepte de l’entraîner une dernière fois et après, Rocky affirme qu'il prendra sa retraite. Et c'est parti pour un nouveau montage. Mais clairement, Lang s’entraîne bien plus que Rocky. Le grand soir, dans les vestiaires avant le combat, il bouscule Mickey qui cette fois fait un infarctus sérieux.
Rocky monte sur le ring sans son entraîneur et ami à ses côtés. Le combat est bref et brutal, mais assez exaltant. A force de voir ces films, j'ai fini par repérer un truc astucieux qui sera utilisé plusieurs fois dans le III et le IV : Un échange de coup qui est réutilisé deux fois de suite, mais sous un autre angle la fois suivante, pour rallonger un round un peu court. Bref, devant Apollo Creed présent dans la salle, Rocky se fait balayer en deux rounds et perd son titre. Mickey sur son lit de mort, Rocky n'a pas le cœur de lui donner le vrai résultat, le vieux s'en va en pensant qu'ils ont réussi. Bien que le passage soit larmoyant et bien que l'élocution de Rocky déformée par la tristesse soit pire que d'habitude, une fois encore, ça fonctionne.
Rocky traverse désormais une profonde période de doute, retournant dans son vieux quartier, le film renouant pour l'occasion avec l'aspect plus sombre des précédents volets. Comme dans les films précédents, on explore des aspects de la vie d'un champion de boxe, ici, c'est le moment où l'ex-champion tente de reconquérir son titre. Une des audaces du film étant que Creed qui s'emmerde dans sa retraite, décide de l'aider à faire son come-back. Selon Creed, il a perdu car il n'avait pas « l’œil du tigre ». Oui... peut-être aussi que s'il s'était vraiment entraîné, ça aurait pu marcher.
Justement Apollo veut explorer de nouvelles méthodes d’entraînement pour Rocky. Comme quoi il doit savoir que son argument du regard c'est du bullshit. Ils vont donc s’entraîner à Los Angeles avec Adrian et... Paulie. Quelle idée d'avoir emmené Paulie, il va passer son temps à les faire chier, comme si Rocky avait besoin de ça. Car, démotivé et hanté par la mort de Mickey, il redevient exagérément nul à l’entraînement. Personnellement j'aurais vite retrouvé le sourire devant les tenues ridicules d'Apollo pour la circonstance. Il n'empêche qu'en dehors de ces entraînements, les scènes où il traverse une nouvelle période de doute ne sont vraiment pas si mal, il n'est pas difficile de se sentir investi. Il suffira d'une scène pour qu'Adrian lui remette les idées en place mais le vrai remède c'est, what else : Un training montage !
Rocky change son physique, il maigrit. Il est censé être toujours un poids lourds mais même sans l’œil du tigre, il n'est pas dur de voir que les 191 livres annoncées plus tard dans le film sont bien au-dessus de la réalité. Rocky va adopter une toute nouvelle stratégie. Et on sent bien qu'on est dans un film car en réalité, changer à ce point de style de combat en quelques semaines serait très peu vraisemblable. Passer d'un rouleau compresseur qui avance toujours sans trop chercher à se protéger et boxe au corps à corps avec des coups peu nombreux mais puissants à un styliste qui boxe à distance, esquive et envoie plutôt des combinaisons de coups rapides... non.
En tout cas voici le soir du combat, Rocky l'affirme : Ce sera son dernier, après c'est la retraite. Ben tiens, ça fera guère que la 4e fois. Lang lui va sortir une phrase « I pity the fool » qui deviendra la phrase fétiche de Mister T. aux USA, comme « I'll be back » pour Schwarzenegger. Et le match commence : Contrairement aux 15 rounds des deux premiers Rocky, Sly a décidé de resserrer le combat, il ne durera que quelques reprises. Mais cette fois plus de résumé, elles seront pratiquement en temps réel. Bien que moins crédible d'un point de vue pugilistique, c'est aussi plus intense, ajoutez à ça le nouveau style de Rocky et ce combat tranche agréablement avec les autres de la saga.
On assiste donc à un come-back de folie pour Rocky. Il faut dire que Lang a beau passer son temps à s’entraîner dans le film, il est à bout de souffle en 5 minutes. Pour parler de l'épilogue je passe mon tour car la tenue qu'y portent Rocky et Apollo... euh... joker. Ça a pris un peu plus de temps qu'avec la saga Rambo qui s'y mettra dès son deuxième épisode, mais voilà, ce film a fait entrer la saga dans le domaine où l'action prend le pas sur le scenario. Mais contrairement aux suites de Rambo, il reste quelque chose de positif dans tout ça : C'est vraiment divertissant. Et puis, toutes les scènes d'exposition ne sont pas à jeter non plus. Vous avez de quoi passer un bon moment devant. Stallone va relever le défi de faire plus énorme encore pour le prochain volet.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Sylvester Stallone, Les meilleurs films sur la boxe, Les meilleurs films de 1982 et Les meilleures suites de films
Créée
le 9 janv. 2016
Critique lue 379 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Rocky III - L'Œil du tigre
Incroyable, je remonte la note d’un Rocky en le revoyant… Au-début, j’étais même presque plus gaillard que ça tellement je trouve les scènes de courses sur la plage avec la musique 80’s absolument...
Par
le 15 mai 2013
44 j'aime
7
La saga Rocky a cela de passionnant qu'elle peut-être vue comme un miroir à peine déformé de la carrière de son auteur, Sylvester Stallone. A l'instar du personnage qu'il a créé, l'acteur /...
Par
le 8 juin 2015
29 j'aime
2
Toujours emmené par un Sylvester Stallone devant et derrière la caméra, ainsi qu’à l’écriture du scénario, ce troisième opus de la saga « Rocky » voit le statu du boxeur remis en cause par...
le 24 août 2014
24 j'aime
4
Du même critique
Ma revue de ce film commence par un constat. DBGT ça craignait, les deux OAV revival précédents étaient pas terribles, celui-ci craint franchement et Dragon Ball Super malgré quelques fulgurances...
Par
le 8 nov. 2015
33 j'aime
13
Un passionné d'art m'a dit qu'on pouvait trouver une justification artistique a n'importe quoi, que le cachet "expérimental" peut donner à des trucs plats des airs plus crédibles et créatifs. En...
Par
le 27 avr. 2015
31 j'aime
11
Journaliste : Un documentaire événement sur Senna, je ne vous cache pas qu'on l'attendait avec impatience ! Asif Kapadia : Je vous crois, j'espère que vous ne serez pas déçu. J : On peut vous poser...
Par
le 14 déc. 2014
29 j'aime
2