Encore plus punchy

En 1976, Rocky jouait sur une large gamme d'émotions et mettait en exergue un paumé à qui on donne la chance du défi, prouvant que la volonté peut abattre des montagnes. Cette volonté subsistante finissait par gagner totalement dans Rocky II la revanche. Avec ce 3ème volet, Stallone parvient à faire évoluer son personnage en infligeant à son héros endormi sur ses lauriers et trop embourgeoisé, une remise en question par la chute de son piédestal. Le champion meurtri va se nourrir d'une flamboyante poussée qui le mènera à la rage de vaincre, symbolisée par cet oeil du tigre qu'il avait perdu. Cette idée était prévue au départ, car Stallone avait écrit l'histoire de Rocky pour une trilogie, cette évolution est donc intéressante et le film reste mon préféré de la saga, même si ma note est inférieure à celle des 2 premiers opus.
Il véhicule aussi de bons sentiments, de l'émotion dans certaines scènes, de l'humour, mais aussi un choc de mastodontes d'une authentique démesure physique, filmé au coeur de l'action, avec une surenchère à tous les niveaux. Les combats sont d'une violence animale et rare dans un film de boxe à cette époque. Ceci fait un peu oublier l'aspect de fin prévisible et aussi le fait que cette série de films utilise toujours la même structure narrative ; malgré tout ça, on reste scotché par le côté spectacle, c'est le grand atout de cette saga Rocky, en dehors de l'attachement qu'on éprouve toujours pour Rocky Balboa, Adrian, Paulie, Mickey et même Apollo dont la relation avec Rocky prend une tournure insolite et sympathique. Sans oublier la BO constellée par les morceaux toniques de Bill Conti, et la fameuse chanson de Survivor. Dans le rôle du méchant, Mr T, ancien garde du corps de Muhammad Ali, faisait une entrée fracassante à l'écran, ce qui lui vaudra d'être ensuite engagé dans la série Agence tous risques.