"J'ai envoyé plus d'hommes à la retraite que la sécurité sociale"

Sans déconner j'aime beaucoup "Rocky 4". Sérieux.
Tout d'abord c'est le 1er Rocky que j'ai découvert. Et sans même avoir eu le temps de m'attacher au personnage ou à l'univers j'avais déjà commencé à chérir le kitsch qui enrobe cette épisode comme l'emballage qui entoure un Ferrero Rocher. Le flashback crypto-gay rendant hommage à Apollo Creed était tellement hilarant qu'il désamorçait de lui-même le pathos qu'il voulait introduire. Puis ce casting, merde alors: Carl Weathers et son show sur fond de James Brown, Dolph Lundgren en boxeur Russe aussi taciturne qu'un Clint Eastwood sur le point de lâcher une pêche, Brigitte Nielsen qui n'a pas encore à se soucier de se faire traiter de "grande salope" par Eddie Murphy, bref...

Maintenant que je connais un peu mieux la saga j'ai même redécouvert de nouvelles raisons de l'apprécier. Tout d'abord il désamorce la structure que la série commençait à adopter de manière redondante: 1h30 d'entrainement, de doutes et de galères pour 15 minutes de match. Une fois ça va, deux fois j'en bouffe mes doigts, quant à trois... Sans oublier la BO de Bill Conti qu'on pouvait voir arriver avec ses gros sabots aux moments clés. Cette fois ci on a droit à une BO inédite typée 80's, bien sirupeuse, avec des séquences clipesques que MTV n'aurait surement pas renié. (En même temps MTV ne renie pas grand chose alors...)

Ici on fait table rase de cette structure qui devenait encombrante: Cette fois les doutes et les galères sont pour Apollo Creed, la voix de la raison sera incarnée par Rocky tandis qu'Adrian sera pour une fois l'emmerdeuse de service qui ira jusqu'à contredire les propos qu'elle tenait dans l'épisode précédent. Mais comme on se fout de la cohérence dans la série Rocky on passera dessus comme on l'a fait pour les épisodes précédents.
Bien sûr on garde l'habituelle intro reprenant la dernière scène du film précédent et on repond à nouveau un match en plein milieu du film pour ne pas suivre la voie des deux premiers mais en dehors c'est du tout neuf. Même Paulie se fait moins casse couille que d'habitude. Ce salaud a même failli me faire couler une larmichette quand il fait sa déclaration à Rocky.
Cette fois-ci le méchant ferme sa gueule et se contente d'agir au lieu de brasser du vent et il est Blanc pour changer. (Rassures toi, on cassera à nouveau du Black un peu plus tard. Ah ben en fait non, c'est déjà fait puisqu'on a fait caner Apollo...)

C'est drôle la majorité des reproches vont au fait que le film est ouvertement une propagande anti-communiste. Je ne vois pas en quoi c'est dérangeant. Et au pire je me contenterai de rétorquer l'argument que j'ai souvent lu dans les critiques de "Naissance d'une nation" => "Non mais mec, faut remettre l'oeuvre dans son contexte. A l'époque ce type de pensée était la norme. On ne peut pas en imputer la faute au film". Voilà, l'argument le plus foireux du monde. :)

N'empêche que c'est vrai qu'il y a des choses qu'on pourra reprocher au film assez sérieusement: la profondeur du film se barre en cacahuète à son détriment, la séquence d'entrainement a un petite gout de n'importe quoi qui ne s'assume pas suffisamment contrairement à la scène de James Brown qui elle en devient sympathique.
Bref le film est assez inégal et l'introduction du personnage de Rocky jr et la réapparition d'Adrian vers la fin du film ne font pas vraiment sens dans ce film.

Néanmoins, I pity the fool who wouldn't watch that movie!!!

EDIT: Le fan de King Kong m'a convaincu (fais chier!) => 5/10