Faire des suites de ses films commence à être une marotte pour Stallone, en 1985 il prépare non seulement son 4e Rocky mais aussi son 2e Rambo. Mais à l'époque il a une autre passion : Les Russes. En pleine apogée de la guerre froide, aux USA, c'est synonyme de beaux billets de banque dans le tiroir caisse. Pas besoin de faire dans la subtilité. La preuve, Sly aime aussi faire exploser des trucs et on ouverture on a un gant américain et un soviétique qui se cognent, et ils explosent. Ça promet.


(Spoilers)


Donc on ouvre avec la fin du précédent épisode et ça commence à faire excuse pour rallonger un film qui s'avère plutôt court, contrairement aux précédents. La suite va le confirmer mais n'anticipons pas. Donc on est peu de temps après la fin du III, un peu plus de 3 ans après que Rocky soit devenu champion et devenu papa. C'est bon à savoir, sachant que déjà son gamin avait l'air d'avoir 5 ans dans le précédent volet, ici, l'autre acteur qu'ils ont pris en a bien 8. Étrange, je ne pensais pas être dans le film Jack.


Rocky rentre chez lui après un petit match privé avec Apollo pour le fun. C'est l'anniversaire de Paulie. On lui offre... un énorme robot. Je me souviens quand j'étais gamin je bavais devant les pubs pour les robots jouets qui pouvaient faire n'importe quoi pour les gamins mais là, le robot fait 2 mètres de haut, il y a une musique de science-fiction en fond qui accompagne son entrée et il est capable de raisonner. Ça ne dure pas longtemps d'accord, mais croyez-moi, le sentiment que j'ai ressenti en voyant pour la première fois ce passage est... indescriptible, j'aurais presque cru que m'être trompé film.


Comme il faut au moins une scène de tendresse entre Adrian et Rocky, c'est dans les accords syndicaux, on fait une nouvelle scène où ils discutent au pieu. Rocky parle de leur 9ème anniversaire de mariage. Encore une fois, ce n'est pas raccord avec le reste de l'univers, désolé. Il pouvait juste dire que c'était leur anniversaire sans préciser la durée... Bon la scène est assez mignonne mais on fait surtout référence aux deux premiers faute de trouver de nouvelles répliques marquantes.


Arrive alors le méchant du film : Ivan Drago, joué par Dolph Lundgreen. Une montagne de muscles. Il débarque aux USA et en voyant une interview de son staff à sa télé, Apollo n'a qu'une envie, se battre contre lui. Ce dernier est champion du monde mais en amateur, et Apollo n'a pas battu depuis... 5 ans selon Adrian. Bon, vous pouvez vous mettre d'accord une fois pour toute s'il vous plaît ? Un peu plus de 3 ans pour Rocky contre Apollo II, 5 ans qu'Apollo ne boxe plus, 9 ans que Rocky et Adrian se sont mariés, alors que Rocky II montre que tout s'est passé la même année ?


Bref pour les raisons que j'ai évoqué, leur match ne sera qu'une exhibition. Pourtant Drago est censé être déjà redoutable grâce à sa préparation, avec les toutes dernières technologies d’entraînement et ses ordinateurs digne du MO5, c'est vous dire... Mais quand Apollo se pointe chez Rocky pour lui dire qu'il veut se battre contre lui et durant quatre scènes consécutives, il parle plus de « Nous contre eux » les américains contre les soviétiques, que de boxe. Et je passe les petites piques en conférence de presse (avec l'immense drapeau américain en fond et seulement celui-ci) et la photo gribouillée d'Apollo où Drago est un dragon rouge... Et puis Drago est suspecté de se doper. C'est bien connu, les américains n'auraient jamais osé.


Bon je parle de ce qui ne va pas, parlons de ce que j'aime. J'aime bien les compositions électroniques de film. Ce sera le seul film de la saga où Bill Conti n'est pas aux manettes et la BO tranche avec les autres volets, mais c'est réussi tout de même. Au-delà de son côté robotique, Drago est un boxeur qui en jette, et j'aime bien que Rocky ne rentre jamais dans le jeu « A bas les soviétiques ». Ce n'est qu'Apollo dans ce film qui représente vraiment ce côté simpliste qui était une réalité bien trop présente aux USA à l'époque. D'accord, y'en aura un peu de Paulie, mais il compte pas.


Arrive le soir du combat. Devant, le manager et la femme de Drago sont gentils avec tout le monde, mais derrière... Ah oui notons que la femme de Drago est jouée par l'ex-femme de Stallone, Brigitte Nielsen, quand elle n'était pas encore une mutante. En tout cas la soirée est un vrai show, James Brown est là pour chanter « Live in America ». En entier. Nouvelle manière de gagner du temps. Le combat commence alors et les coups d'une puissance folle de Drago démolissent vite fait Apollo. Ce dernier n'arrête pas de refuser d'abandonner, Rocky hésite à jeter l'éponge. Et soudain, Apollo s'écroule, il a un dernier spasme, il meurt sur le ring.


Donc Rocky veut battre Drago pour venger son ami. Il y avait une scène à la fédération qui revenait sur la mort d'Apollo et son désaccord sur ce match, mais elle a été coupée. Ça aurait été logique de la garder et aurait rendu le film un peu plus sérieux, mais non. A la place on a au milieu du film... un clip. Oui. Le groupe Survivor a fait plusieurs chansons pour ce film et on en case une au milieu du film avec des extraits des 3 films précédents. Gagner du temps encore ? Pensez-vous. La chanson No easy way out est certes très sympa, mais tout de même...


Rocky va aller disputer le match en Russie, et s'y s’entraîner. Pays qui manifestement, ne vit pas en 1985 mais en 1885. Adrian ne l'accompagne pas au départ, elle désapprouve ce choix. Pour une fois Rocky ne devient pas nullissime à l’entraînement mais soudain quelques jours après son débarquement, cette dernière revient lui déclarer son soutien. Notons qu'ils ont encore emmené Paulie qui ne sert encore à rien. Rocky n'avait besoin que de Duke, l’entraîneur d'Apollo qui l'a aidé dans le précédent épisode. On voit l’entraînement des deux boxeurs dans le 2e training montage (oui y'en a deux, évidemment, on a des minutes à gagner). Drago s’entraîne pour un match de boxe, avec des appareils de muscu, sur le ring avec des sparrings, des stéroïdes... quand Rocky s’entraîne à devenir le meilleur bûcheron du coin, à l'ancienne.


Après une heure de film et tous les trucs possibles et imaginables utilisés pour gagner du temps, arrive alors le combat final qui ne compte pas pour le titre, la fédération n'a pas reconnu sa validité. Oh, pourquoi ? Parce que, tout vainqueur du vieux Apollo soit-il, c'est le deuxième match professionnel de Drago et il en est déjà à disputer un 15 rounds ? Rocky est donné perdant par tout le monde même dans son pays, encore une fois, même si l'autre n'a disputé en tout et pour tout qu'un match professionnel. Remarque, le début du combat leur donne raison, Drago est un superman, Rocky se fait démonter.


Mais comme prévu Rocky revient. Dans les films précédents il y avait une raison. Apollo était peu entraîné dans le premier et de toute manière plus vieux que lui, Lang était plus jeune et fort mais manquait d'endurance. Ici, Drago a tous les atouts à part une inexpérience vite oubliée par le film. Rocky doit gagner parce que c'est le héros, mais défie toute logique. Stallone a même oublié certains fondamentaux : Le deuxième knock down de Rocky n'est pas compté par l'arbitre bizarrement, le bruit des coups devient vraiment n'importe quoi parfois... le combat de toute façon est tellement énorme qu'il convient de prendre du recul et juste d'apprécier le show. C'est le plus dingue et le plus électrisant de la saga, je mentirais si je disais que je ne l'adorais pas malgré ses incohérences.


Donc bien sûr Rocky gagne, il fait un beau discours sur la paix à toute la salle, Gorbatchev l'applaudit (l'acteur choisi est ressemblant), on en vient même à se demander pourquoi Reagan et Gorbatchev débattraient la question de la guerre froide, Rocky est là. Ce 4e volet sera le plus rentable de la saga, mais c'est aussi le plus improbable. Il est bien ancré dans son époque, les dialogues sont moins inspirés et les clichés ne manquent pas. Me concernant, c'est un plaisir coupable, vous avez de quoi vous amuser en le voyant, car à l'instar du III, il reste très divertissant.

Créée

le 9 janv. 2016

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The Reg

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