Pas le paradis.
L'histoire d'une femme blanche, bourgeoise, qui n'a rien de particulier à dire, qui s'ennuie et qui décide de faire un film basé sur un fantasme "exotique" de la classe populaire.Une réalisation...
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le 7 sept. 2022
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Rodéo de Lola Quivoron n'est pas un film sur le rodéo, la pratique de faire des voltiges et figures dans les espaces urbains ou ruraux denses, activité que la réalisatrice a critiqué lors de la promo de son film, mais qui par le noom du film et ses pratiques en France, a créé une polémique qui entoure le film.
Deux affiches étaient prévues pour le film, et chacune livre dessus une interprétation et livre un aspect du film: l'affiche avec Lola surplombant une piste de goudron et des cross-bitumeurs, c'est l'affiche à l'hollywoodienne de film noirs sur un fait divers, un milieu et une tragédie personelle qui vont se rentrer dedans et provoquer un psychodrame.
Cette affriche semble rayonnante, avec sa teinte jaune reprenant celle de la typo du film, et laisse un peu songueur, c'est l'affiche finale choisie, qui atttire le regard et présente la protagoniste.
La seconde, une femme dans l'obscurité proche d'une moto, qui éténd son ombre vers le bas de l'image, baignant dans un bleu nuit sur une route, la typo du film sous l'ombre, présente la quete initiatique et le mystère autour du film, la pulsion de mort sous-jacente a l'activité de la moto, dont l'influence s'étend.
Si il y a un rodéo dans ce film, c'est ler dernier, et c'est celui de Julia, la protagoniste, et pas celui des autres, celui d'un monde, le cross-bitume, mais aussi de son intégration à un groupe, comem ua rodéo, son apprivoisement et enfin la séparation après un grand show dans une arène.
En effet, le film est un film naturaliste:
mais autant au sens de la capture d'un cinéma plus réaliste techniquement, visuellment, que socialement, une caméra qui accompagne des personnages dans un milieu social sans recul moral sur leurs activité, qu'au sens littéraire qu'a donné l'histoire, sur le mouvement n,aturaiste: une manière de dépeindre le réel avec une intensité métaphysique qui use du réalisme comme technique pour présenter une vision du monde pessimiste d'un monde en décrépition où les milieux sociaux broient les êtres, meme quand ils réussissent.
Zola était le chef de file de ce naturalisme, et c'est au sens de Deleuze dans Cinéma 1 et 2 que je considère le naturalisme du film: un monde profond, originel retient les personnages et les empeche d'accomplir une destinée hors d'eux, et les promet à une destinée funeste, selon la plus grand pente, le plus grand contraste entre la possibilité de s'échapper et la mort.
Et c'est bien ainsi qu'on sent dès le début du film, avec le combat de Julia pour trouver la personne qui lui a volé sa moto à cause des embrouilles qu'elle a causé, que Julia se bat dans un milieu hoistile où elle refuse l'aide de ses comparses, force toutes ses interactions dans un duel d'aggression, monomaniaque sur la liberté et le plaisir de la moto, seule contre tous.
Femme dans un monde d'homme, elle qui se refuse a porter des atours de féminités qu'elle rejette, elle porte sans cesse des maillots de foot, d'attaquants: elle cherche à être unatout, une singularité qui fonce, mais qui doit rentrer dans une équipe.
L'anti-thèse de sa destinée, de son parcours prévu à l'avance par l'idéologie de la scénariste, c'est ceui de combat binaire entre la masculinité et la féminité, le quad et la moto, le rival blanc et arabe, l'amour avec Yanis ou l'amitié avec Phélie, la vie travaillant pour un fantôme proxy, Domino, un nom de jeu fataliste, images sur un téléphone, mastermind comme un docteur mabuse, chef de gang, et le souvenirs de Larra, le mentor d'un jour qui est mort, cauchemar prémonitoire comem dans un autre film naturaliste des dernières générations de cinéma français, Un prophète, en contraste.
Julia a aussi une vision: le casse, son rêve final, elle qui ne fait que voler, les motos surtout, elle n'a d'autre horizons que l'adrénaline du casse, de la course: elle prendra feu enfin tel icare près des remorqueuses sur une route, véritable cimetière de carcasse sans vie, dans la nuit, avant de continuer dson chemin au yeux de Yanis comme un spectre qui hante sa route.
Le destin métaphysique du film noir est accompli: avant de pouvoir fuir le monde du gang, du cross-bitume, ce que Yanis souhaite, mais que Julia ne peut s'y résoudre, en finissant le casse, après s'etre vengé de l'homme l'ayant aggressé, mais qui lui avait promis de se venger qu' elle s'enflammait.
Sa route a réussi a réalisé le plus grand contraste entre seul ejectée de chez sa mère, sans thunes, sans moto, à enfin posseder des motos à foison, virtuellement, a la tête d'une équipe qu'elle commande après des différents, accompagnée d'un fidèle lieutenant qui voudrait d'elle romantiquement.
Il est possible que son assaillant soit mort, et cela justifie la possibilité d'une non vie criminelle pour Julia, rendant sa mort une porte de sortie tou feu tout flamme, ou la justice divine de la vengeance est réalisée mais celle humaine demande sacrifice, emprisonnement pour une ame qui ne veut que rider.
Créée
le 28 sept. 2022
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