A des années lumières du pathétiquo-nawakesque Star Wars épisode 7, concocté par le chéri de ces geeks autoproclamé et spécialiste de la réalisation conformiste-conservatrice, Gareth Edwards nous offre un spectacle, certes largement perfectible mais doté d’une certaine qualité indéniable.
Esthétiquement impeccable, une faune et une flore digne de ce riche univers, des scènes d’actions rudement bien mises en scène, spécialement celles qui se déroulent sur la magnifique planète tropicale Scarif, ce star wars n’est malheureusement pas imperfectible.
Cela est principalement dû au manque d’ambition scénaristique de cet épisode bâtard, casé entre l’épisode 3 et le 4. Ne comptez donc pas sur des combats aux sabres laser, ni à des passages épiques qui changeront radicalement le cours de la saga. De plus, le fan hardcore remarquera sans doute les petites incohérences scénaristiques entre le film et sa suite chronologique : Star Wars épisode 4.
Star Wars a toujours été une saga ayant des personnages tous plus charismatiques les uns que les autres, et Rogue One ne fait pas exception à la règle. Bien que ceux-ci ne nous soient que présentés, comme à son habitude, brièvement, on sent qu’ils ont tous un background potentiellement intéressant. Il faut notamment aussi souligner, que comme la marque de fabrique l’oblige, ils n’ont pas tous droit à une écriture en finesse et qu’il n’est malheureusement pas rare de voir un personnage blaguer juste après un évènement qui devrait normalement le paralyser à tout jamais, mais c’est Star Wars, et dans Star Wars l’humour est (malheureusement) omniprésent.
En parlant d’humour, le rôle du clown de service est campé par un droïde nommé K-2SO, un pseudo C3PO au rabais, balançant des vannes à tout bout de champ. Celles-ci sont parfois un poil lourdingue, mais contrairement au 7, la surenchère est évitée de justesse ; tout comme les références fan-boyesques qui sont heureusement parfaitement dosées, alors que le 7 en dégoulinait affreusement.
Concernant la BO, pour le plus grand bonheur de nos oreilles, c’est Michael Giacchino qui reprend la relève à papy Williams, connu comme le plus spécialiste de l’auto plagiat numéro 2, juste après Hans Zimmer.
Bref, de la part de Gareth Edwards, réalisateur du surprenant Monsters et de l’étrange Gozilla, je m’attendais à quelque chose d’un peu différent de ce résultat final. Quelque chose de plus guerrier, plus sanglant, moins grand public en somme. Il faut dire que quand je vois cette puissante scène finale où Dark Vador allume son sabre laser et massacre ces malheureux rebelles, j’ai forcément le droit de fantasmer sur un Star Wars plus noir, plus sérieux et dramatique.