Chiantissima!
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Roma est une contemplation sincère, un oeil jeté à l'intérieur d'une famille dont la majorité des spectateurs n'a connu ni l'endroit ni la période. Mais Cuaron nous offre cette oeuvre avec une telle sincérité que l'action s'élève pour devenir saisissable par tous.
Le film est d'une beauté remarquable : le noir et blanc sobre apporte beaucoup à l'effet d'intemporalité. Les mouvements sont fluides et élégants, et contrastent d'autant mieux avec le déroulé de l'action, qui atteint indistinctement pics de violence et moments de tendresse sans se perdre ni se disperser.
Tout au long du film, on suit Cleo, domestique dans une famille dont le père est un médecin reconnu dans un hôpital mexicain. Ce personnage principal, très réservé de par sa position dans la famille, mais également en retrait quand elle est avec des gens de sa classe sociale, devient paradoxalement le centre incontesté de l'action, par la magie du réalisateur. Le personnage transperce l'histoire pour devenir un compagnon du spectateur et assister avec nous au déroulé des évènements, avec une retenue terriblement touchante, même (et surtout) dans les moments les plus cruels. Malgré les gesticulations des autres personnages, on ne voit que Cleo, qui affronte et qui essaye de résister.
Parce que oui, les limbes du titre de cette critique, il en est question, dans une scène renversante. Mais jamais on ne voit l'ombre du réalisateur à travers la pellicule. Une grande sobriété et un schéma narratif cassé nous donnent à voir des évènements d'une cruauté terrible mis bouts à bouts de moments profondément quotidiens, donnant une profondeur incroyable à un film qui regarde avec tendresse une époque trouble. Les vagues comme élément conclusif reprennent bien cette idée : elles sont tumultueuses et mortelles, mais la ligne d'horizon de la mer reste dans le même temps parfaitement inchangée, et les deux éléments cohabitent avec la même complexité formidable que celle que met Cuaron dans la dépiction de la vie de Cleo.
Créée
le 11 juin 2023
Critique lue 14 fois
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