Qui viole un oeuf, viole un boeuf
Ce film a été fait pour ceux qui n'aiment pas lire.
En fait, je ne savais pas sur quoi porte le documentaire exactement. Je me doutais bien que ça parlerait de sa relation avec une mineure, et certainement du meurtre de sa femme, mais j'imaginais aussi qu'on parlerait du bonhomme plus globalement, de ses films et tout le tralala habituel. Il n'en est rien.
La réalisatrice se contente en fait d'illustrer tous les articles de presse sur le viol et si vous avez déjà fouillé les méandres du net pour connaître l'histoire, alors autant dire que vous vous emmerderez sec sur ce docu.
Là où on pouvait espérer un minimum d'originalité, c'est dans le point de vue de la réalisatrice et sa façon de le défendre... Apparemment, elle semble agacée par le fait que Polanski s'en sorte. C'est un point de vue, je n'ai rien contre cette conviction ou son contraire. Ce que je reproche, c'est qu'elle reste si superficielle dans la démonstration de ses convictions. Ca aurait été intéressant qu'elle enquête, par exemple, du côté des défenseurs de Polanski autant que ses plus grands détracteurs. Au lieu de ça, elle se contente de sources neutres (déclarations d'avocats, débats télévisés, etc.) et par un montage des plus simples, coller le tout, y mettre une voix off, une musique, des vieux bouts de films ; le point de vue de la réalisatrice se fait d'ailleurs principalement ressentir dans les intertitres.
Ce qui est étrange, quand je lis les interviews, c'est qu'elle affirme que son film lui a pris 4ans, dont 3 ans de tournage et une année de montage. Je ne me l'explique pas vu que TOUT ce dont elle parle est dans la presse. J'imagine que le plus dur fut de retrouver les images d'archives correspondantes.
Bref, c'est assez superficiel dans la démarche, et ça n'est destiné qu'à tous ceux qui ne connaissent pas cette sombre histoire. Le problème, c'est que ça manque d'idées de mise en scène, de montage, de point de vue pour rendre le propos vraiment intéressant. J'irai même jusqu'à dire qu'il s'agit d'un docu facile à polémique.
Je ne regarderai pas la suite : Roman Polanski: Odd Man Out