Romance and Cigarettes commençait à prendre la poussière, confortablement installé dans mon fichier " à voir ". Il faut dire qu’entre le pitch et le casting mon cœur à longtemps balançait. Une comédie musicale et romantique sur les pérégrinations d’un mari infidèle, il faut avouer que ça sent la bonne grosse chiasse. D’un autre côté, un film réalisé par John Turturro, qui réunit pour l’occasion James Gandolfini, Steve Buscemi et Christopher Walken, ça envoie sévère. Je fini donc par me laisser tenter et je dois bien avouer qu’une fois le visionnage terminé, je ne sais toujours pas sur quel pied danser.
Un pied, c’est justement par ça que le film commence. Par un gros plan du gros orteil de James Gandolfini qui pionce sur le canapé, affublé d’une petite moustache qui frise entre le ridicule et le géniale. Sa fille lui cale alors une cigarette entre le susmentionné gros orteil et l’orteil concomitant, puis quitte la pièce. Cette entrée en matière déconcertante donne le ton.
Nick Murder (James Gandolfini) trompe sa rousse de femme avec une jeune pin-up, rousse elle aussi. Les passages loufoques s’enchainent, les beaux petits plans se succèdent, les dialogues épiques fleurissent et les scènes musicales sans queue ni tête sont toutes bonnement jouissives. A noter que voire Gondolfini, Buscemi et Walken se trémousser sur des chorégraphies ridicules s’avère plus divertissant qu’on pourrait le penser. Les quelques scènes avec Buscemi et Walken sont quant à elle toutes magiques. Ce bon vieux Buscemi illustre une nouvelle fois son incroyable capacité à être géniale en ne faisant absolument rien et en racontant de la merde. Un génie !
Malheureusement le tableau se noircie à mesure que le film perd de sa folie et que l’ambiance s’assombrit. Au bout d’une heure, le ton change radicalement et le joyeux n’importe quoi auquel on assistait jusque-ici laisse place à une deuxième partie beaucoup plus sérieuse qui prend un virage radical vers le dramatique. Fini les scènes improbables et les dialogues qui dépotent. Les scènes musicales perdent elles aussi de leur intérêt et les passages plan-plan que l’on pouvait craindre font leur apparition. Longueurs, faux rythme et déception, le film a du mal à se finir et laisse un arrière-goût d’inachevé. Dommage, la première partie présagée l’une des meilleures comédies des années 2000.