Il était une fois en Italie
Il ne fait aucun doute que Michele Placido s'inspire de Sergio Leone quand il réalise ce film, mais aussi de Jacques Deray et son Borsalino. Il dénonce surtout la déliquescence de l'état italien pendant les années de plomb et plus précisément les années 70.
Nous suivons comme dans "Il était une fois en Amérique", l'ascension et la chute de quatre voyous, amis d'enfance. Comme dans "Borsalino", ils se lancent dans la conquête de la ville (ici, Rome), tenue par des gangsters repus. Parallèlement, la mafia avec qui ils sont en affaires abat un juge, les brigades rouges font des attentats et surtout, la loge P2 manipule tout le monde.
Voici donc un synopsis issu de la réalité passionnant. Malheureusement, pour donner plus de crédit à sa fiction, Michele Placido multiplie les personnages et les évènements issus de la réalité, allant jusqu'à utiliser des images des actualités d'époque. Ce qui aurait pu être un drame politico-policier passionnant devient lourd et confus. A trop vouloir en faire, il casse l'élan de son intrigue.
Il reste une version de l'histoire italienne ré-écrite, mais organisée autour d'évènements et de personnages ayant existés, comme Licio Gelli, le marionnettiste dans l'ombre, chef de la loge P2, ou l'assassinat du banquier que nous retrouvons dans "Le parrain 3".
Déçu par la chute du bloc de l'Est, Placido laisse une mine en faisant dire à Licio Gelli (on ne donne jamais son nom dans le film) que tous les hommes politiques à venir ont étés mis en place par lui. Mais après tout, qu'est-ce que ça changerait? La combinazione, le clientélisme et la mafia ne gangrènent-ils pas l'Italie de toutes façons? Et l'idéologie de M. Placido a montré ses limites. Qui peut-elle encore convaincre?