Jamais histoire d'amour n'aura été éprouvée par deux jeunes blancs-becs aussi immatures qu'égoïstes, capables de pousser leur bêtise et leur frustration jusqu'à l'autodestruction mutuelle. Leurs décisions, toujours prises sur des coups de tête, sont tellement irréfléchies qu'elles confinent à la folie douce. On dit que l'amour rend idiot, mais à ce point-là... Attention, ce n'est pas une critique du chef-d'œuvre de l'immense William Shakespeare, mais plus spécialement de la mentalité trop légère de ses deux héros que je n'ai jamais comprise.
Malgré cette petite réserve sur la pièce de l'auteur, je me suis pourtant surpris à m'attacher aux héros du film au fil de l'enchaînement des scènes. À Juliette (Olivia Hussey) surtout, car Roméo est hélas affublé ici d'un faciès proche de celui de l'ignoble Zac Efron (désolé pour ses inconditionnels, même si je doute qu'il y en ait sur le site).
À défaut d'une mise en scène travaillée, le thème musical sublime et certaines scènes pleines de grâce et de poésie compensent cette absence.
Le meilleur moment du film restera celui du balcon (des balcons plutôt, en comptant le décolleté de l'héroïne qui menace de déborder à tout moment) où la passion des deux héros culmine et atteint son sommet.
Au final, il en résulte une bonne adaptation doublée d'un bon moment de cinéma, où l'on oublie vite les défauts et l'histoire d'amour improbable lorsqu'on se laisse emporter par le charme du récit et ses rebondissements.