Avant dernier long-métrage pour le cinéma de John Frankenheimer, Ronin se veut un polar old school dans le sens le plus noble du terme, s'éloignant du gigantisme des blockbusters de l'époque pour revenir à un ton plus désenchanté et européen.
Réunissant un casting séduisant aux quatre coins de l'Europe, Ronin a effectivement les qualités et les défauts d'un tel parti-pris. Ses bons points, il les tire d'une mise en scène efficace et solide, proposant une poignée de séquences mémorables, notamment de superbes poursuites automobiles. Le cadre européen change agréablement des décors hollywoodiens habituels, surtout que le cinéaste ne tente jamais de les rendre glamours, bien au contraire.
Revers de la médaille, le rythme est parfois un brin mollasson et le scénario, sans être mauvais, ne brille pas non plus par son originalité. Les comédiens font se qu'ils peuvent mais manquent singulièrement de conviction, ce qui est fort dommageable vu les noms inscrits sur l'affiche. On notera également l'incapacité des figurants à trépasser correctement.
Petit film méritant un second visionnage plus de quinze ans après sa sortie en salles, Ronin est un divertissement à l'ancienne qui fait le boulot, peut-être pas mémorable mais agréable à suivre et proposant quelques cascades sacrément impressionnantes.