Dans les quelques films d'érotisme, plus particulièrement entre femmes, que j'ai pu voir, celui-ci est un de ceux que j'ai trouvé les plus "juste".
D'abord, nous sommes dans un huis clos très réussi qui sert parfaitement l'intrigue: deux femmes qui se retrouvent à partager la même chambre d'hôtel pour une nuit et une seulement, qui ne connaissent rien l'une de l'autre et qui vont partager un moment hors du temps. Complètement à l'écart de leur vie, ce lieu unique ce justifie par: "ce qu'il s'est passé à Rome restera à Rome".
Si certains veulent déplorer un manque d'intrigue et se plaindre d'avoir ressenti l'ennui, je pense alors qu'ils sont passés à côté des enjeux du films. Et peut-être que, moi même, j'en ai loupé certains. Mais à mon sens, ce film c'est avant tout montrer deux femmes qui s'oublient le temps de quelques heures, deux femmes qui laissent de côté leurs soucis, leurs passés et leurs préjugés pour s'ouvrir l'une à l'autre, sensuellement mais pas que, et qui, par la même occasion peuvent ouvrir des réflexions sur elles-mêmes.
Visuellement, la première partie est assez sombre car intimiste, mais j'ai envie de dire, c'est à l'image du mystère qui planne sur l'identité de ces deux femmes, aussi bien pour le spectateurs que les deux personnages eux-mêmes. Les corps sont montrés d'une manière juste. Ce n'est pas montrer le sexe pour montrer le sexe ou pour assouvir les fantasmes lesbiens du réalisateur, les scènes ne durent pas trop en longueur. Ces trois dernières précisions justifient le titre de mon commentaire et l'adjectif "juste" que j'ai utilisé au début.
À l'image du petit matin qui conclut le film, je mets une note d'éclaircies à ce film qui mérite qu'on y porte un peu plus de réflexion.