J’ai toujours aimé l’univers du cinéma de Julio Medem, un des rares cinéastes qui arrive à concilier harmonieusement sexualité, sensualité, érotisme et sentiments… On retrouve ici plus ou moins les même thématiques que dans « L’écureuil rouge » ou « Lucia et le sexe » mais déclinés en mode lesbien. Le film est un huit-clos, une chambre, une nuit à Rome, deux personnages, deux solitudes brisées qui s’apprivoisent, se mentent puis se découvrent l’une l’autre, leur relation charnel et leur amour de l’art de la renaissance faisant office de révélateur. Tenir un récit sur un lieu unique et une simple unité de temps relève souvent de la gageure, comment relancer une intrigue sans tourné en rond entre quatre murs ? D’abord il y a le charme indéniable des deux interprètes, on sait également que Medem est un esthète, et sa mise en scène tire le meilleurs potentiel de l’espace des pièces de cet hôtel et de sa décoration, les tableaux y tiennent une place symbolique importante. Les mouvements de caméra sont eu aussi porteur de sens, jamais vains et inutiles. Difficile de comprendre alors pourquoi ce film divise autant, à surfer sur les avis postés sur le net, on se rend compte qu’ils sont bien plus tranchés que sur une pelloche glauque de Gaspar Noé. On peut également comparer ce film au « 9 songs » de Michael Winterbottom, pour faire la distinction entre érotisme et pornographie sur des récit quasi similaires.