Georges Lautner et ses interprètes se fourvoient dans une comédie indigne d'eux. et devant cette farce affligeante, on est d'autant moins indulgent qu'on y décèle de la fumisterie plus que de la maladresse.
Un boulanger de village (Galabru) gagne une somme colossale au Loto et tombe sous la coupe d'un entrepreneur endetté (Serrault- mais que fait-il donc là?) alléché par cette fortune qui lui permettrait de subvenir à la restauration coûteuse d'un château pour touristes.
Michel Serrault et Michel Galabru cabotinent, histoire de masquer comme ils peuvent la vacuité, la stupidité et l'incohérence de leur personnage, et pour occulter plus globalement l'indigence du scénario. Ce type de sujet avait inspiré à Philippe de Broca dans "Le diable par la queue" une comédie brillante, forte de ses figures de doux originaux; Lautner, lui, donne littéralement dans le n'importe quoi. Sa mise en scène foutraque, sans perspective, est incapable d'élaborer la moindre situation amusante. Le réalisateur, dont on connait le goût pour l'absurde, conclut par un dénouement bâclé et calamiteux, où les résidents du château de Monsieur Luc se retrouvent en costumes d'époque à singer les ripailles de la Cour et de l'Inquisition.
Nul.