Le scénariste Takashi Ishii possède un univers fort (la nuit, la pluie, la ville, la solitude…) qui sublime une histoire simple de fantômes. Les cordes ici sont tissées avec le sexe et permettent aux personnages de quitter leur monde médiocre. Peu importe qui est attaché, l’autre devient l’araignée, la sorcière. Sexe, amour, et souffrance sont liés. Les personnages s’y perdent ou doivent retrouver leur vie insignifiante. Le voyage est sans retour.
Ajoutez une réalisation honnête de Shun Nakahara, réalisateur peu connu de 39 films dont quelques pinkus (Koichiro Uno’s Dirty Sister’s Barber Shoppe et Eve-chan no hanabira) avec des plans intéressants (la toile d’araignée, la suspension dans l’arbre…), des jeux d’ombres et de lumière, des profondeurs de champ…
Le film s’appuie sur un huis clos à quatre personnages denses : les deux sœurs sorcières : l’aînée Hiromi interprétée par Makoto Yoshino (27 films dont Kandagawa Wars et Female Teacher 13) qui ne fait souffrir et souffre que pour trouver l’amour. Hiromi Saotome (28 films dont des SM et des Chikan) joue pour son premier rôle, la petite sœur encore plus diabolique. Les hommes sont interprétés par Toshiyuki Kitami, médiocre mais « attachant » Muraki(ici sans sa Nami)) et Shoichi Itô en énigmatique Uchida. A noter, la présence de Naomi Hagio, en jolie épouse revêche.
Ce Rope sisters est film fort liant et plus complexe que la production classique.