Dans cet avant-dernier rôle principal, Miki Takakura poursuit sa progression, l’oie blanche des premiers films s’efface et elle gagne en force et en épaisseur. Malheureusement, le sous-genre bondage et l’oeuvre d’Oniroku Dan ne permettent guère de sophistication. Néanmoins par le scénario de Seikô Shimura et surtout par le talent d’Ikuo Sekimoto passé de la Toei à la Nikkatsu, le spectateur ressent que les cordes sont autant intérieures qu’extérieures. Le choix des lieux, (la mer, la route, la cascade, la rue et surtout le cabaret), la maîtrise de la lumière, des profondeurs de champ, la conception des plans, le montage sont une pure réussite. On pourrait chipoter sur le caractère accentué des bruitages, sur le dénouement quasi-comique ou sur la prestation fort moyenne de Nozaki. Force est de constater que le réalisateur, en se glissant dans les clichés du genre, ne s’y est pas complu préférant mettre en avant ses personnages. Miki donne le rayonnement nécessaire bien épaulée par une Kaori Takahashi (Rumi) dont ce fut, hélas, le seul rôle.
On ne se repaît pas dans la violence du bondage, mais on prend plaisir à suivre ce qui se passe dans la tête de Miki. Finalement, c’est quoi l’amour ? Peut-être qu’Ikuo Sekimoto a une réponse.