Comme nous l'indique son affiche, Rosalie Blum est une galerie de portraits. Le film se divise en trois parties consacrées au trois personnages principaux dont les histoires se chevauchent, se complètent et s'illuminent mutuellement. Un coiffeur encore sous la houppe de sa mère, une femme retenue par son passé et une jeune étudiante qui n'étudie plus rien. Trois histoires presque communes et qui pourtant nous étonnent et nous questionnent.
En la rencontrant par hasard dans la supérette où elle travaille, Vincent Machot est hypnotisé par Rosalie Blum. Incapable d'oublier cette vision qui le bouleverse sans raison apparente, il se met alors à la suivre partout, au point de mettre le spectateur mal à l'aise. Et pourtant c'est en se suivant, en s'observant les uns les autres, que ces trois personnages vont réussir à renouer avec leurs avenirs respectifs, à sa retrouver eux-mêmes.
Sur le thème du "tel est pris qui croyait prendre", Julien Rappeneau nous livre un conte initiatique surprenant avec des personnages secondaires, certes plus caricaturaux, mais également attendrissants. On notera en particulier la performance à la fois drôle et touchante d'Anémone. L'ambiance calme, presque trop lente mais représentative de la petite ville qu'on croirait sans histoires où se tient l'action et le jeu des acteurs tout en délicatesse donnent une grande douceur à ce film et à ses personnages.