Dans une ambiance oppressante et paranoïaque, Polanski distille une tension psychologique jusqu’au crescendo d'un dénouement terrifiant. On ne voit jamais le « bébé » mais l’expression horrifiée de Rosemary qui le regarde en dit davantage que n’importe quel plan sur son visage. Entre raison et folie, le réalisateur joue avec nos obsessions les plus inconscientes. L’appartement du couple est un personnage du film à part entière. Il flotte dans ces murs une atmosphère d'une inquiétante étrangeté. Peu à peu, on apprend qu'il s'est passé des choses horribles dans ce logement. L’originalité du film est de ne pas prendre parti. On peut croire que Rosemary vit réellement cette emprise diabolique et à l’inverse, rien ne pour empêche de penser qu’elle hallucine dans le cadre d'une psychose puerpérale. Le film interroge la fantasmatique qui accompagne la grossesse.
« Rosemary’s baby » est un film d’horreur qui fait peur sans qu’aucune image du film ne diffère de celle de la « réalité quotidienne ». Adaptation fidèle du livre de Ira Levin, « Rosemary’s baby » est le premier film américain de Polanski. Un excellent casting avec John Cassavetes et Mia Farrow, qui interprète son premier grand rôle pour le cinéma. Le chant d’ouverture en valse-berceuse, annonce l’angoisse au sein de l’innocence. L’horreur est dans un berceau.